Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a annoncé la semaine dernière, son départ, effectif au mois de mai 2013. Admiré à l’échelle internationale en raison de la bonne performance de l’économie et du système bancaire canadien à travers la crise, il a été appelé au secours de la prestigieuse Banque d’Angleterre; il sera le premier étranger à diriger l’institution. Il demeurera également à la tête du Financial Stability Board, un regroupement de banquiers internationaux où M.Carney a opté pour la ligne dure concernant la réglementation financière, contre vents et marées. M.Carney a pris le gouvernail de la Banque du Canada en février 2008, au cœur de la tempête. Le graphique ci-dessous montre son approche : baisse drastique des taux d’intérêt, de 4,25 % à 0,25 % en un peu plus d’un an, puis maintien à ce creux historique pour plus d’un an. Enfin, depuis la fin 2010, c’est le calme plat à 1,00 %.
Plusieurs ont remis en question l’augmentation de 0,75 % en 2010 alors que la majorité des banques centrales, dont la Fed américaine, demeuraient immobiles. Ce changement unilatéral a effectivement fourni une dose d’adrénaline au huard en attirant des capitaux étrangers, rendant la tâche difficile aux exportateurs en période de ralentissement de la demande mondiale. Le fait que la BdC annonce depuis le printemps dernier son intention de remonter les taux ne fait pas non plus l’unanimité.
À l’opposé, la hausse a probablement contribué à limiter l’appréciation des prix au Canada, en particulier celui des maisons. Rappelons-nous que le mandat premier de la BdC est le respect de la cible d’inflation. Considérant l’ensemble de l’équation, il semble que la Banque d’Angleterre, qui a besoin d’un sérieux coup de barre, ait recruté un excellent capitaine. Maintenant, place à la succession au Canada.
Benoit marcoux