Les premiers signaux techniques caractéristiques d'un krach boursier commencent à apparaître sur certaines places boursières, notamment sur l'indice allemand DAX 30.
La Bourse de Francfort est une des places financières les plus performantes en Europe du fait de la force de l'économie et des entreprises en Allemagne. Le nombre réduit de valeurs financières qui composent le DAX, en comparaison avec d'autres indices comme le CAC 40 ou l'IBEX 35, a rendu cet indice beaucoup plus performant, en termes relatifs que, ces homologues européens ces dernières années.
Il faut bien comprendre donc que prévoir un retournement baissier sur le DAX n'est pas une tâche facile, surtout compte tenu de la politique actuelle de la Banque centrale européenne (BCE) qui est de plus en plus accommodante. Alors que la BCE entre tardivement dans la guerre des monnaies et s'apprête à lancer un programme d'achat d'actifs bancaires, on hésite à vouloir défier Draghi. Les vendeurs à découvert des indices boursiers américains ont bien compris qu'il ne fallait pas se mettre en face d'une banque centrale qui fait mécaniquement monter les prix des titres boursiers.
Sommes-nous dans une bulle financière aujourd'hui ?
J'ose dire oui, et ce depuis un moment. Il s'agit d'une bulle alimentée par l'aléa moral sur les marchés financiers alors que les investisseurs se sentent protégés par les liquidités des banques centrales et par la promesse de davantage d'interventions en cas d'un krach boursier.
Un krach boursier est-il alors possible dans un tel environnement ?
Oui, comme c'était le cas en mai 2010 et en juillet 2011.
Les banques centrales vont-elle continuer de soutenir les marchés financiers ?
Probablement, et la probabilité est particulièrement élevée en zone euro.
Le DAX est un des indices les plus puissants qui soient. Pourquoi évoquer un krach boursier ?
Parce que les indicateurs de long terme divergent et donnent des pré-signaux de baisse.
Ce phénomène peut être apprécié par le Relative Strength Index (RSI) sur le graphique mensuel du DAX. Cet indicateur, paramétré sur 14 chandeliers, montre une divergence baissière classique qui est en train de se confirmer par la cassure de son support.
Même sans divergence, on pourrait parler d'un pré-signal baissier avec la rupture de la ligne de tendance du RSI. De telles configurations ont été observées en 2007 et en 2011, et les pré-signaux ont laissé anticiper des retournements rapides sur le marché.
Il s'agit d'une configuration tout à fait exceptionnelle que je surveille depuis le début de l'année. Des configurations similaires sont apparentes sur le FTSE 100 à Londres et sur le Dow Jones Industrial Average à Wall Street.
Comment sait-on si la divergence baissière est réellement bonne ?
Certains analystes techniques considéreraient la divergence mensuelle déjà validée étant donné que le RSI casse son support. Mais pour confirmer officiellement le retournement du DAX, je préfère voir l'indice casser sa ligne de tendance de long terme qui se trouve actuellement à proximité de 9550 points. Avec la moyenne mobile simple à 200 jours juste en dessous de 9500 points, une cassure de la zone 9500/50 points devrait confirmer la divergence mensuelle du DAX.
Quels seront les objectifs à la baisse si le DAX casse son support ?
Un retour vers 9000 points se produirait sans grande difficulté normalement. Mais compte tenu de la configuration mensuelle, une répétition de 2007 et 2011 verrait le DAX chuter bien en dessous de 9000 dans les mois qui viennent. Pour l'invalidation de ce scénario, il faudra que le DAX se maintienne au-dessus de 9500 points en août et qu'il enregistre de nouveaux sommets annuels par la suite.
Par Adrian Raymond, Analyste de Marché pour DailyFX