Cinq ans après sa dernière émission, le célèbre constructeur britannique a signé un retour remarqué sur le marché, plaçant un emprunt multi-tranches et multi-devises. Le produit de l’émission servira à refinancer sa dette et contribuera à élargir sa gamme de véhicules.
Dans le détail, Aston Martin a émis une obligation remboursable en 2022, agrémentée d’un coupon fixe de 6,50% et nécessitant une mise de fonds de 200.000 dollars.
Il a également placé une obligation en livre sterling, libellée par coupures de 100.000, remboursable elle aussi dans cinq ans et assortie d’un taux de 5,75%.
Ces deux nouvelles obligations, de type senior sécurisé, se traitent dans les premiers échanges sur le secondaire à un cours indicatif de 101,75% du nominal.
Détenu majoritairement par un fonds de private equity koweitien, Aston Martin est suivi par l’agence Moody’s qui lui accorde un rating provisoire « B3 » dans la catégorie spéculative. Standard & Poor’s devrait pour sa part attribuer un rating « B- » aux nouvelles émissions.
Restaurer la rentabilité de la marque
Selon certains intervenants de marché, cette levée de dette constitue la dernière étape du plan de restructuration dans lequel est engagé Aston Martin, un plan visant à rajeunir la marque et à restaurer sa rentabilité après des années de déficit.
Ce plan de redressement passe notamment par l’élargissement de sa gamme et de son catalogue à des types de voitures inédits. On pense notamment à la catégorie des SUV qui est en plein boom sur le marché européen, aux berlines quatre portes ou encore aux motorisations hybrides.
Sous la houlette de son directeur général Andy Palmer, intronisé il y a trois ans, les premiers résultats commencent à se faire sentir.
L’année passée, le constructeur rendu célère par la franchise James Bond a généré un bénéfice d'exploitation record de 101 millions de livres pour un bénéfice opérationnel de 16 millions. La perte nette s’affiche malgré tout à 163 millions de livres, sous le coup notamment des fluctuations de la livre suite à la victoire du « Brexit ».
Dans une interview accordée au quotidien suisse le temps, Andy Palmer précise que cette perte est également due à la volonté d'assainir le bilan en amortissant une somme de 49 millions liée au développement de l'ancien modèle DB9.
‘Le bénéfice d'exploitation par véhicule produit est deux fois plus élevé qu'en 2007, meilleure année de la société. Cela prouve les gains d'efficacité réalisés suite à la transformation de l'entreprise ces dernières années’, précise Andy Palmer.
En matière de prévisions, la marque se montre optimiste, tablant sur un chiffre d’affaires compris entre 785 et 815 millions de livres en 2017, contre 593 millions l’an passé. L’Ebitda est attendu à 160 millions.