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Dette des Etats: Est-ce la fin de l’influence de S&Ps, Moody’s et Fitch?

Publié le 19/07/2016 18:05

Suite à la victoire du « Brexit », les agences de notation n’ont pas trainé à dégainer et à dégrader la note de la Grande-Bretagne. Une nouvelle que les médias ont dépeinte comme un coup dur supplémentaire. Pourtant, les conséquences semblent rester au seuil du symbole.

Le clan très restreint des pays notés triple A vient de perdre un de ses membres. La dette souveraine britannique dispose désormais d’une note similaire à celle de la France, de la Belgique ou encore de l’Union Européenne, à savoir « AA » sur l’échelle de notation de Standard & Poor’s. Fitch et Moody's avaient déjà enlevé le sacro saint AAA au pays, et ont depuis le 23 juin encore revu à la baisse le rating.

Si la logique voudrait qu’une dégradation entraine une augmentation des coûts d’emprunt pour le pays concerné, la réalité est tout autre. En témoigne, le taux du Gilt à dix ans qui a atteint depuis lors un plus bas historique, passant de 1,37% avant l’annonce du « Brexit » à 0,82% actuellement. On se souvient que le scénario avait été similaire lorsque les Etats-Unis avait perdu en 2011 leur AAA chez S&P.

Globalement, il semble que les marchés ont de plus en plus tendance à relativiser les changements d’avis des agences de notation, en particulier lorsqu’ils concernent les dettes souveraines.

Une conséquence de la crise de la zone euro

En effet, dans un contexte économique unique, où personne n’avait jamais vu des taux d’emprunt aussi bas, la différence entre une note « AA » et « AAA » semble désormais quelque peu dérisoire.

Le Financial Times a d’ailleurs interrogé l’agence Fitch afin de savoir si la relation entre la notation d’un pays et ses taux de financement était devenue de l'histoire ancienne.

Chez Fitch, on estime que cette tendance n’est pas tout à fait nouvelle. L'agence en voit la genèse dans le désormais célèbre discours de Mario Draghi, au cœur de la crise de l’Eurozone de 2012: « la BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l’euro ». Une annonce qui avait été perçue comme un refus par l’UE de laisser l’un de ses membres faire défaut.

Les fondamentaux du crédit n’ont pas été transformés du jour au lendemain par la déclaration de « super mario », la méthodologie des agences non plus. Mais on remarque depuis lors une divergence croissante entre ce qui compte aux yeux des investisseurs, et les critères d’analyse des agences.

L’incapacité de celles-ci à avoir prévu la crise des « subprimes », où les reproches qui leur sont faits d’avoir amplifié la crise de la dette européenne, n’y sont sans doute pas étrangers. Le manque d’indépendance de ces institutions a également été dénoncé à plusieurs reprises.

Un rôle prépondérant pour les gestionnaires

S’il est devenu de bon ton pour les intervenants de donner moins d’importances aux décisions des agences, certaines dégradations entrainent toujours autant de conséquences directes et drastiques pour les dettes souveraines.

Et pour cause, de très nombreux mécanismes et décisions restent directement et officiellement corrélés avec l’appréciation du risque du crédit par les agences. Le Portugal avait par exemple échappé de peu à l’exclusion du programme de rachat de dette de la BCE, lorsqu’il avait frôlé le reclassement dans la catégorie spéculative en février dernier.

Autre exemple, les obligations notées high yield ne peuvent être détenues par certains grands investisseurs institutionnels/fonds. Dans l'éventualité d’une relégation d’un pays dans la catégorie spéculative, ils devraient vendre leurs obligations sur le secondaire, accentuant la pression sur les taux.

Pour les économies émergentes également, les variations de la notation ont encore des répercussions majeures et immédiates. Par exemple, le réal brésilien a connu une période, achevée depuis, de dépréciation brutale suite à la relégation du pays dans la catégorie « junk bond », en septembre dernier.

En conclusion, l’industrie du « credit rating » est donc loin d’être moribonde ou désuète, même si les évolutions récentes nous rappellent que, aussi bien sur le marché de la dette souveraine que pour les obligations émises par le secteur privé, les notations sont des indices et non des certitudes à suivre aveuglément.

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