Depuis le début d'année, le yuan est plutôt bien orienté sur le marché des changes, engrangeant notamment 2% face à l’euro, pourtant l’une des devises les plus en vue du Forex.
Le bon comportement de la devise chinoise (précisément le renminbi négocié à l’étranger) s’explique par un retour à la normale sanitaire et économique bien plus précoce en comparaison de ce que l’on peut observer du côté des pays occidentaux.
Après avoir été l’une des rares économies au monde à dégager une croissance positive l’année passée (2,3%), l’amélioration progressive des conditions sanitaires a même permis à la Chine de retrouver une vitalité économique pré pandémie, signant une croissance record de 18,3% au premier trimestre.
Mais si la COVID-19 semble ne plus être qu’un mauvais souvenir, ces chiffres sont en trompe-l’œil, car la vitalité du premier trimestre est principalement liée à la faible base de comparaison avec le trimestre correspondant de 2020, lorsque la seconde économie mondiale était paralysée par le virus.
Désormais remis du choc épidémique, on notera que Pékin a dit la semaine passée viser un objectif de croissance d’au moins 6% cette année, là où la plupart des analystes anticipaient du 8%. Une annonce qui a d’ailleurs quelque peu imputé le cours du yuan.
Pour autant, détenir un peu de yuans dans le cadre d’une seine diversification de son épargne est tout sauf une mauvaise chose, d’autant plus que les rendements dans ladite monnaie sont sensiblement supérieurs à ceux que l’on peut espérer avec les devises fortes.
D’autre part, la croissance spectaculaire de la Chine, conjuguée à son influence grandissante sur le reste de l'Asie et du monde, devrait pousser à terme, les autorités à adopter un régime de change moderne, ciblant par exemple un taux d'inflation donné.
Pour rappel, les autorités monétaires chinoises contrôlent le taux de change du yuan en fixant un taux-pivot face à panier de devise autour duquel il peut évoluer chaque jour de +/- 2%. Une politique monétaire qui engendre, selon de nombreux cambistes, une sous-évaluation du yuan profitable à la Chine et ses exportations massives.
Même s’il y a encore un long chemin avant d’y arriver, le cours du yuan pourrait alors fluctuer beaucoup plus librement, notamment à l'égard du dollar.
Comment investir en yuan
Pour l’investisseur qui souhaiterait diversifier son épargne dans une obligation de qualité solide libellée en yuan, l’offre sur le marché secondaire n'est pas pléthorique. Mais il existe néanmoins plusieurs opportunités d'investir qu'Oblis a pointées pour vous.
Comme évoqué précédemment, les rendements proposés en yuan sont nettement plus attractifs en regard de ceux en euro ou en dollar ou encore, en livre.
C’est ainsi qu’il est possible avec un émetteur de la qualité de Volkswagen (DE:VOWG_p), premier constructeur mondial, de tabler sur un rendement annuel de 2,89% à échéance 2026. Nécessitant une mise de fonds de 500.000 yuans (soit environ 63.000 euros), l’obligation se traite aux alentours du pair (rating « BBB+ » chez Standard & Poor’s).
Autre possibilité avec l’émetteur au statut supranational qu’est la Banque mondiale pour la reconstruction et le développement (rating « AAA » chez Standard & Poor’s).
Accessible cette fois au plus grand nombre (coupure de 10.000 yuans, soit approximativement 1.300 euros), son obligation à maturité 2026 se traite en-dessous du pair à 98% du nominal, ce qui ne gâche rien, fiscalement parlant. Elle permet d’escompter un rendement de 2,30%.
Précision importante : le paiement des coupons et le remboursement des obligations libellées en yuan se font toujours en euro.