Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Le Dollar semble en mauvaise posture ! Le billet vert interrompt sa remontée face à l’Euro. Philippe Béchade passe à l’analyse des taux !
La remontée du Dollar face à l’Euro s’interrompt, mais peut-être pas pour longtemps. Le billet vert consolide vers 1,1800 $ pour 1 €, alors qu’il venait de se hisser vers 1,1752 ; à quelques fractions de la résistance des 1,1710 des 30 et 31 mars dernier.
Depuis deux mois, cette fermeté du Dollar intrigue alors même que sa rémunération vient de chuter de 1,775% mi-mai vers 1,1300% le 20 juillet.
De façon assez paradoxale, la baisse de rendement et baisse de la devise vont de pair puisque le Dollar a touché un plancher de 1,225 $ pour 1 € aux alentours du 20 mai.
Bien entendu, c’est la différence de rémunération du Dollar par rapport à d’autres devises de référence (jour après jour) qui compte… mais, là encore, la baisse du rendement des Bunds et des OAT se situe autour de -35 points en deux mois contre -65 points pour les T-Bonds US.
Les cambistes jouent-ils un autre scénario ?
Il est communément admis que la FED durcira les conditions monétaires avant la BCE, donc le billet vert offrira une meilleure rémunération que l’Euro jusqu’à ce que la BCE se décide elle aussi à « bouger ». Cette anticipation n’est pas nouvelle et ne date pas de la mi-mai.
Il reste une explication : le Dollar demeure la monnaie de référence pour le négoce des matières premières et la demande de « commodities » devrait progresser exponentiellement avec la transition énergétique. Grandement aidé par le basculement du parc automobile des voitures thermiques vers l’électrique à l’horizon 2030.
Par ailleurs, la croissance américaine anticipée est supérieure de 250 points à celle de l’Europe en 2021… avant que cela s’équilibre avec +4,9% contre +4,7% en 2022 dans l’euro zone. En réalité, il n’y a pas d’explication unique et totalement convaincante pour justifier la hausse de +4% du Dollar en deux mois.
L’analyse technique nous avertit que les 1,1750 correspondent à un support légèrement oblique unissant quatre précédents « points hauts » (et points bas pour l’Euro) : 1,1710 déjà mentionné, puis 1,1630 (qui remonte au 30 octobre 2020), puis 1,1610 (25 septembre 2020).
La cassure des 1,1750/E validerait donc le test des trois paliers ci-dessus puis le test de 1, ex-zénith de début mars 2020 puis début avril 2016 ou mi-août 2015.
Le Dollar n’a pas fini de flancher !