Le durcissement de ton des responsables de la Fed quant au premier relèvement des taux accroît les probabilités de l'enclenchement d'un resserrement progressif dès cette année, d'autant que le dernier IPC core est ressorti à 0.3%m/m contre 0.2% de consensus. La présidente de la Réserve fédérale a confirmé son optimisme vis-à-vis du rebond de l'économie américaineà un horizon proche. Elle a déclaré qu'un certain nombre de facteurs adverses avait ralenti la reprise et continuait de peser sur les perspectives dans une certaine mesure. Elle a ajouté que si l'économie continuait à s'améliorait, comme elle l'anticipe, il sera approprié de procéder à un premier relèvement des taux à un moment ou à un autre cette année et d'entamer la normalisation de la politique monétaire". Janet Yellen a cependant tempéré ses propos en précisant que les vents contraires affectant l'économie américaine ne s'étant pas tout à fait apaisés, la croissance de l'emploi et de la production resteront sans doute modérés pendant le reste de l'année 2015 et au-delà". Elle a également soulevé un point intéressant à propos du marché du travail : même si le taux de chômage a atteint un niveau considéré par de nombreux économistes comme viable à long terme sans générer de l'inflation, les statistiques ne restituent pas pleinement l'ampleur de la sous-utilisation des ressources sur le marché du travail. De fait, pour être classé comme sans emploi, il faut signaler que l'on recherche activement un emploi, faute de quoi on est exclu des statistiques. Rappelons que l'U-6 (mesure incluant les catégories chômage de longue durée et emplois à temps partiel involontaires) atteignait 10.8% en avril dernier, soit le double de la mesure U-3 plus connue (5.4% de la main-d'œuvre totale en avril).
La situation n'est donc pas vraiment brillante sur le marché du travail, ce dont les responsables de la Fed tiennent compte. Stanley Fischer a indiqué que les banquiers centraux évaluaient les risques d'un relèvement des taux trop prématuré ou trop tardif. "Qu'est-ce qui est préférable, s'est-il interrogé. Prématuré et graduel ou tardif et accéléré ? Une fois que nous aurons commencé à augmenter les taux, il sera plus difficile de revenir à zéro en cas de problème".
Bien que l'inflation montre des signes d'amélioration, ce ne sera pas suffisant pour permettre une hausse des taux avant la fin de l'été. De plus, la Fed ne veut paslancer le processus trop tôt et elle laissera le temps à l'économie d'accélérer un peu plus avant de commencer à réduire la voilure. L'EUR/USD se replie et se tient sur le support clé des 1.0882.
La Grèce va-t-elle finalement faire défaut ? (par Yann Quelenn)
Le ministre grec de l'Intérieur, Nikos Voutsis, a annoncé que si un accord n'était pas trouvé entre Athènes et ses créanciers, le FMI ne serait pas remboursé. La Grèce ferait défaut le mois prochain. De nouvelles négociations ont eu lieu autour du déblocage de nouveaux fonds d'aide, quatre échéances d'un montant total de 1.6 milliard d'euros étant dues au FMI. De plus, le gouvernement hellénique a demandé à ses créanciers de faire un compromis sur les conditions. Il a de plus en plus de mal à payer les salaires et les retraites des fonctionnaires.
Ces dernières années, il a été demandé à la Grèce de réaliser un excédent primaire insoutenable d'environ 4.5% du PIB, afin de réduire son ratio dette/PIB. Pour atteindre cet objectif impossible et se conformer aux demandes de mesures d'austérité supplémentaires, Athènes a été contrainted'augmenter la TVA et de diminuer (encore)les retraites. En cas de défaut (spécifiquement sur la dette due à la BCE), la Grèce devra certainement quitter la zone euro. Nous nous attendons à ce qu'Athènes ne rembourse pas le FMI en juin, ce qui intensifiera les pressions exercées sur l'EUR/USD. Un accord de dernière minute pourrait fournir au pays la tranche d'aide restante de 7.2 milliards d'euros, mais cela ne ferait que retarder le problème, tout en déclenchant des turbulences politiques. Une seule question demeure à notre avis : quand la Grèce quittera-t-elle la zone euro ?
EURUSD - Sharp (TOKYO:6753) decline towards 1.09
EURUSD La paire EUR/USD a cassé le support des 1,1066 (plus bas du 05/05/2015) et se dirige actuellement vers le support des 1,0820 (plus bas du 27/04/2015). Des résistances se situent à 1,1217 (plus haut du 19/05/2015) et à 1,1459 (plus haut du 15/05/2015). À plus long terme, le triangle symétrique de 2010-2014 favorise un autre mouvement de baisse vers la parité. Par conséquent, nous estimons que la récente évolution sans tendance est une pause de la tendance baissière sous-jacente. Des supports clés peuvent se situer à 1,0504 (plus bas du 21/03/2003) et à 1,0000 (support psychologique). Une cassure à la hausse pourrait suggérer un test de la résistance des 1,1534 (plus haut de la réaction du 03/02/2015).
GBPUSD La paire GBP/USD a cassé le support des 1,5447 (plus bas du 19/05/2015) et la ligne de tendance haussière. La paire se rapproche actuellement du support des 1,5393 (plus bas du 11/05/2015). Une résistance clé se situe à 1,5815 (plus haut du 14/05/2015). À plus long terme, la structure technique ressemble à une reprise par la base dont le potentiel de hausse maximum est assurée par la résistance solide des 1,6189 (repli de Fibo à 61%). La consolidation haussière actuelle suggère une persistance de l'intérêt acheteur à moyen terme aussi longtemps que le support des 1,5380 tiendra bon.
USDJPY La paire USD/JPY a cassé la résistance majeure à 122,03 (plus haut du 10/03/2015) et se trouve actuellement à des niveaux non enregistrés depuis huit ans. La paire est toujours haussière, puisque nous restons au-dessus de la moyenne mobile quotidienne à 200 jours. Des supports horaires se situent à 121,45 (plus bas du 25/05/2015). Un biais haussier à long terme sera favorisé aussi longtemps que le support solide des 115,57 (plus bas du 16/12/2014) tiendra bon. Une progression graduelle vers la résistance majeure des 124,14 (plus haut du 22/06/2007) est favorisée. La paire peut rencontrer un support clé à 118,18 (plus bas du 16/02/2015).
USDCHF La paire USD/CHF a effacé le canal baissier à moyen terme à 0,9498. Des supports se trouvent à 0,9406 (plus bas du 25/05/2015). La paire peut rencontrer une résistance à 0,9573 (plus haut du 29/05/2015). À long terme, aucun signe ne suggère la fin de la tendance baissière actuelle, après que la paire n'a pas réussi à franchir la barre des 0,9448 pour relancer la tendance haussière. Par conséquent, la faiblesse actuelle est perçue comme une évolution de contre-tendance. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015).