L’Éthiopie est désormais notée par les trois grandes agences de rating que sont Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch Ratings. Fort de ces notations, le pays pourrait bien solliciter le marché obligataire primaire.
Moody’s situe la note souveraine éthiopienne à « B1 », un cran de mieux que le « B » accordé par Standard & Poor’s et Fitch. Dans tous les cas, il s’agit de la catégorie « high yield ».
L’Éthiopie bénéfice de ratings similaires à ses voisins, le Kenya et l’Ouganda se situant au même niveau chez Moody’s. Seul le Kenya (« B+ ») est mieux noté chez Standard & Poor’s et chez Fitch, puisqu’il pointe un cran plus haut que l’Ouganda, l’Éthiopie (ou encore le Rwanda).
Les agences soulignent le taux de croissance particulièrement élevé de l'économie éthiopienne ces dernières années, grâce aux investissements dans les infrastructures publiques, le secteur agricole et les services. En moyenne, le PIB éthiopien a progressé de 11% sur ces cinq dernières années. Le rythme devrait se stabiliser à ce niveau puisque les agences tablent sur une croissance de l’ordre de 8 à 9% du PIB en 2014 et 2015.
Mais les facteurs de risque ne manquent pas. Les agences s’inquiètent du niveau d’endettement des entreprises publiques, de la concentration du secteur bancaire, du risque géopolitique ou encore de la sensibilité du pays à l’évolution du prix de certaines matières premières comme le café et l’or, pour ne citer que ces exemples.
Pas de timing prédéfini
L’Éthiopie n’a pas communiqué de timing sur un éventuel appel au marché obligataire. L’année dernière, le premier ministre Hailemariam Desalegn avait indiqué que son pays planifierait une euro-obligation dès l’obtention d’un rating.
Cet emprunt, s’il se concrétise, viendra grossir le montant total de dette émise par les pays africains ces dernières années. Ceux-ci ont émis un montant record de 11 milliards de dollars en 2013, près du double en regard des 6 milliards de dollars placés en 2012, selon des données Dealogic citées par le Financial Times.
Il y a dix ans, l’Afrique s’affichait comme un émetteur confidentiel sur le marché de la dette avec un milliard de dollars de titres émis en moyenne par an.