Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, pourquoi pas, par des obligations de grands groupes actifs en Amérique latine.
Cette zone géographique regroupe des pays comme l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Pérou ou encore le Venezuela, pour ne citer qu’eux.
Pessimisme du FMI
Le Fonds monétaire international (FMI) est devenu plus pessimiste pour la région, tablant sur une croissance de 1,2%, contre +1,6% en octobre dernier, peut-on lire dans un récent rapport sur les perspectives de croissance économique mondiale. Pour 2018, l’institution a légèrement abaissé sa prévision de croissance à 2,1% contre 2,0%.
Le Brésil et le Mexique, deux économies importantes de la région voient leurs prévisions de croissance réduite de respectivement 0,3% et 0,6% pour 2017 à +0,2% et +1,7%.
Le FMI explique dans son document que ‘pour l’Amérique latine, la révision à la baisse de la croissance s’explique dans une large mesure par une modération des anticipations d’une reprise économique à court terme en Argentine et au Brésil après une croissance inférieure aux prévisions au deuxième semestre de 2016, à un durcissement des conditions financières, et dans le cas du Mexique, à une augmentation des vents contraires liés à l’incertitude entourant la politique des États-Unis et à la détérioration continue de la conjoncture au Venezuela’.
Méfiance plus élevée, prime de risque plus importante, pessimisme à l’égard de cette zone géographique, les investisseurs ont revu à la hausse leur prime de risque. En conséquence, il y a moyen de trouver des émetteurs « Investment grade », offrant donc une certaine qualité de crédit, qui ont émis des emprunts en euros ou en dollars affichant des rendements supérieurs à des emprunts d’émetteurs comparables de pays développés.
Ecopetrol, Vale, Petrobras...
Par exemple, Petróleos Mexicanos, première entreprise du Mexique, a placé une obligation servant un coupon de 3,5%, arrivant à maturité en 2023 et libellée par coupures de 10.000 dollars en nominal (risque de change). Elle offre un rendement de 3,98%, sur base d’un prix indicatif de 97,50% De type senior non sécurisé, cette émission est notée « BBB+ » dans la catégorie « Investment grade » chez Standard & Poor’s.
En Colombie, nous avons épinglé à titre d’exemple, l'un des emprunts d’Ecopetrol, la compagnie pétrolière nationale et l’une des plus importantes d’Amérique latine. Il s’agit de l’obligation d’une maturité arrivant à échéance le 16 janvier 2025 et au coupon de 4,125%. Négociable par coupures de 1.000 dollars (risque de change), elle peut être achetée à 95,10%, correspondant à un rendement de 4,88%. Cette ligne obligataire est notée « BBB » chez Standard & Poor’s.
Au Brésil, le poids lourd du secteur minier Vale ou encore le géant pétrolier aux mains de l’État, Petrobras ont largement émis de la dette en dollars ces dernières années.
Vale est ainsi présent avec une émission au coupon de 4,375% remboursable le 11 janvier 2022, via sa filiale Vale Overseas Limited. Libellée par coupures de 2.000 dollars (risque de change), cette obligation se traite aux alentours de 101,02% du nominal, soit un rendement de 4,14%. Elle est notée « BBB- » dans la catégorie « Investissement grade » chez Standard & Poor’s.
Quant à Petrobras, il a placé, via sa structure Petrobras Global Finance BV, un emprunt arrivant à maturité le 14 janvier 2025 et servant un coupon de 4,75%. Cette obligation, disponible par coupures de 100.000 euros en nominal, peut être achetée à 99,50%, correspondant à un rendement de 4,83%. Il s’agit toutefois d’une obligation « High yield » comme le souligne son rating « B+ » chez Standard & Poor’s. Les résultats financiers de la compagnie pétrolière peuvent être consultés à la rubrique « Investisseurs » de son site internet.