- Atterrissage très en douceur
Le ralentissement de la croissance dans les pays émergents s’est bien prolongé jusqu’au troisième trimestre. Mais il s’est révélé moins fort que ce qu’on pouvait craindre.
François FAURE
Brésil - La croissance déçoit
Les évolutions contrastées entre consommation d’une part, investissement et exportations d’autre part, se sont traduites par une stagnation de la production industrielle. Le gouvernement a engagé en 2012 un plan de relance de l’investissement et du crédit, qui a tardé à montrer ses fruits. Le real, après une période de stabilité entre mai et octobre a recommencé à se déprécier, attisant les pressions inflationnistes. Entre ciblage de l’inflation et besoin de croissance, le policy mix adopté devrait permettre une réaccélération de l’activité en 2013.
Sara CONFALONIERI
Russie - Atterrissage
La Russie est rattrapée par le ralentissement mondial. La croissance passe sous la barre des 3% au T3-2012 et la production industrielle ralentit. La consommation se porte bien pour l’instant et l’investissement offre plutôt de bonnes surprises. Cependant, au vu du climat mondial morose, ces bonnes surprises ne devraient pas durer. Sauf une reprise plus dynamique que prévu dans le reste du monde, nous tablons sur un ralentissement de la croissance en 2013, avec une possible amélioration durant la deuxième moitié de l’année.
Anna DORBEC
Inde - La situation se dégrade
La situation macroéconomique et politique s’est encore dégradée. La croissance économique reste molle, l’inflation ne décélère pas, le déficit budgétaire a été officiellement révisé en hausse. Le gouvernement a perdu le soutien d’un membre clé au Parlement suite à l’annonce de ses réformes en septembre dernier. Après une courte période de regain de confiance mi-septembre, la roupie a renoué avec ses plus bas niveaux. Les conclusions de la session parlementaire fin décembre sont très attendues, notamment sur la libéralisation des IDE. Néanmoins, même si elles devaient être adoptées, ces mesures sont très insuffisantes pour assurer une croissance durable et équilibrée.
Johanna MELKA
Chine - Enfin le rebond
Pénalisée par la dégradation de la performance des exportations et de l’investissement, la croissance chinoise a ralenti pendant près de deux ans pour atteindre 7,4% au T3 2012. Les effets des mesures de relance lancées depuis la fin 2011 se sont fait attendre, mais les signes de la reprise sont évidents depuis septembre. La croissance devrait donc réaccélérer à partir du T4, bénéficiant ainsi à la nouvelle équipe qui arrivera formellement au pouvoir en mars 2013. Dans un environnement international toujours incertain, celle-ci devrait néanmoins maintenir des politiques soutenant la croissance à court terme.
Christine PELTIER
Pologne - Quel policy mix face au ralentissement ?
La Pologne fait face à un ralentissement conjoncturel marqué, imputable pour une grande partie à l’atonie de la demande interne. La banque centrale a entamé en novembre un cycle d’assouplissement monétaire qui devrait se poursuivre, cependant que la politique budgétaire est contrainte par des dispositions de droit interne qui encadrent la dynamique de la dette publique. Dans ce contexte, la reprise pourrait ne pas se manifester avant 2014.
Alexandre VINCENT
Ukraine - Sous pression
Les indicateurs d’activité sont passés dans le rouge au T3. Pour faire face aux pressions sur la devise, les autorités se sont résolues à obliger les exportateurs à convertir 50% de leurs recettes d’exportation en monnaie locale. La mesure devrait rester en vigueur pendant six mois, en attendant que la conjoncture s’améliore ou que le pays arrive à trouver un nouvel accord avec le FMI. Malgré ces mauvaises nouvelles sur le plan conjoncturel, l’Etat a réussi une émission euro-obligataire à 10 ans lui permettant de refinancer les prochaines tombées de dette au FMI – juste à temps, avant de subir une dégradation de sa note par deux des trois agences de notation.
Anna DORBEC
Corée du Sud - Résistance
Après avoir ralenti tout au long de l’année 2012, la croissance du PIB devrait accélérer légèrement en 2013. En moyenne, après avoir atteint 2% en 2012, elle devrait s’approcher de près de 3% en 2013, notamment grâce à la compétitivité du secteur exportateur. En cas de ralentissement marqué de la demande mondiale, les autorités disposent de marges de manœuvre pour soutenir l’économie, aussi bien sur le plan monétaire que budgétaire. La vulnérabilité financière extérieure de la Corée reste élevée, même si elle a diminué de manière significative depuis la crise de 2008.
Helene DROUOT
Indonésie - Un dynamisme sans faille
L’économie indonésienne continue d’enregistrer une des croissances les dynamiques en Asie. La robustesse de sa demande intérieure associée à la baisse de ses exportations (tant en volume qu’en valeur compte tenu de la forte baisse du prix des matières premières) est néanmoins à l’origine du déficit de sa balance courante pour le quatrième trimestre consécutif. Même si son financement ne constitue pas un risque à court terme, le pays reste toutefois vulnérable à une hausse de l’aversion au risque des investisseurs internationaux et la roupie reste sous pression.
Johanna MELKA
Colombie - Un cycle relativement doux
Sous l’effet conjugué de la morosité persistante du contexte mondial, d’une croissance supérieure au potentiel en 2011 et de plusieurs facteurs domestiques, l’activité économique a légèrement marqué le pas en Colombie en 2012. L’inflation est conforme à la cible de la banque centrale et les finances publiques se portent relativement bien. Certes, le déficit de la balance courante a quelque peu augmenté mais il reste couvert par l’afflux massif d’investissements directs étrangers. Nous prévoyons un léger rebond de la croissance en 2013 sans déséquilibres macro-économiques majeurs. Toutefois, en cas de scénario défavorable au niveau international, l’économie colombienne sera immanquablement affectée.
Sylvain BELLEFONTAINE
Algérie - Croissance solide, défis d’envergure
Dans un environnement mondial incertain, l’Algérie continue de suivre sa propre voie. D’un point de vue politique, le pays a été peu affecté par le Printemps arabe, et la victoire de la coalition au pouvoir lors des législatives de mai ne laisse pas entrevoir de changement majeur d’orientation politique. Sur le plan économique, le secteur non pétrolier est toujours aussi dynamique, soutenu par d’importantes dépenses publiques. A court terme, les perspectives, portées par de solides fondamentaux macro-économiques et un prix du baril toujours aussi élevé, sont prometteuses. Pour autant, le pays reste confronté à des défis structurels d’envergure.
Stéphane ALBY
Egypte - Une transition en danger
La nécessaire accélération de la transition politique a entraîné une dérive autocratique des frères musulmans au pouvoir. Cela a provoqué d’importantes protestations et a affecté la légitimité du pouvoir. Les autorités semblent progressivement perdre le contrôle de la situation et multiplient les revers politiques (annulation de la prise de contrôle de la justice et des mesures d’austérité). Les perspectives économiques sont mauvaises. La liquidité en devise est stabilisée, mais les finances publiques continuent de se détériorer. Le report de l’accord avec le FMI devrait confirmer cette tendance.
Pascal DEVAUX
Nigeria - Economie dynamique en voie de diversification
Le Nigéria, deuxième économie africaine, continuera de connaître une expansion rapide en 2013. Si les exportations pétrolières constituent toujours l’essentiel des recettes en devises de l’Etat, le PIB non pétrolier n’en constitue pas moins le principal moteur de croissance. Depuis le début des années 2000 et l’expansion du secteur des services, le Nigéria s’est engagé sur la voie de la diversification économique. Le pays devrait continuer à enregistrer une croissance soutenue dans les années à venir grâce aux investissements publics et à une classe moyenne importante et en progression. Pour autant, le Nigéria devra franchir des obstacles économiques et institutionnels pour que sa population connaisse une réelle amélioration de son niveau de vie. Jean-
Loïc GUIEZE
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