Résultat d’exploitation 2017 revu à la baisse, projet d’augmentation de capital, déception dans le dossier de la cession partielle de RTE, le cocktail de nouvelles publiées ces dernières heures par EDF (PA:EDF) a clairement déplu aux intervenants de marché.
La compagnie d’électricité, dont l’État français détient 85,6% du capital, a fait savoir qu’elle s’attendait à un exercice 2017 difficile, compte tenu entre autres du recul des prix de l’électricité en France et au Royaume-Uni, justifiant la réduction de ses prévisions d’excédent brut d’exploitation (Ebitda).
EDF se fixe désormais un objectif d’Ebitda compris entre 13,7 et 14,3 milliards d’euros pour 2017, contre 16 à 16,3 milliards cette année et 15,8 milliards attendus par les analystes consultés par Reuters.
La compagnie prévoit également une augmentation de capital d’un montant de l’ordre de 4 milliards d’euros, à réaliser d’ici la fin du premier trimestre sous réserve des conditions de marché. L’État s’est engagé à souscrire à hauteur de 3 milliards, a signalé EDF.
L’électricien a aussi annoncé la cession de 49,9% du capital de RTE (Réseau de Transport et d’Électricité) sur base d’une valorisation (de 100%) des fonds propres de l’entreprise de 8,2 milliards d’euros. Les analystes étaient plus optimistes, tablant sur 8,45 milliards.
Une consolation : l’objectif d’un ratio d’endettement financier net / Ebitda inférieur à 2,5x est maintenu. Il était de 2,1x à la fin de l’année dernière.
L’action chute, les rendements des obligations se tendent
Ces annonces ont été sanctionnées par les investisseurs. L’action EDF a chuté de 12,68% à 9,78 euros sur la seule séance du jeudi 15 décembre.
Côté obligataire, les emprunts du groupe ont cédé eux aussi quelques points. C’est le cas par exemple de l’emprunt de type perpétuel, au coupon de 5,375% et remboursable pour la première fois en 2025. Son cours vient de passer sous le pair, avec un rendement annuel jusqu'au call porté à plus de 5%. L’investissement est fixé à 100.000 euros en nominal.
Par 2.000 dollars (risque de change), l’obligation de type senior 3,625% remboursable en 2025 est elle aussi oriéentée à la baisse, impactée de surcroît par la remontée des taux américains. Elle est désormais disponible sous le pair à 98,29% du nominal, correspondant à un rendement annuel de 3,86%. Elle se traitait encore à plus de 104% début novembre.
La publication dans le courant du mois passé, par le broker AlphaValue, d’un rapport sur EDF a sans doute aussi joué un rôle. Le document, réalisé à la demande de Greenpeace, épingle la situation financière du groupe français, notamment sur les coûts de démantèlement du parc nucléaire en exploitation.