Fragilisée par la chute des produits pétroliers, la couronne norvégienne s'est dépréciée d'environ 20% face à l’euro depuis 2013. Une tendance baissière qui pourrait bien toucher à sa fin, compte tenu de l’inflation galopante dans le pays.
Considérée comme une devise « matière première », la couronne a été ébranlée ces dernières années par la chute du baril de pétrole, dans un pays où plus de 20% de la richesse nationale provient des hydrocarbures. Le recul de ceux-ci a conduit les groupes pétroliers et gaziers à couper dans leurs investissements, ce qui a pesé sur la croissance de l'économie norvégienne et ses exportations.
Les dernières statistiques en attestent. Selon des chiffres officiels publiés en début de semaine, l’excédent commercial de la nation scandinave a chuté de 44,5% sur un an. La volatilité du marché énergétique est unanimement pointée comme la cause principale de ce coup de mou.
Dans cet environnement de marché peu favorable, la Banque de Norvège n’a eu d’autre choix que de pratiquer une politique accommodante, qui l'a conduit à baisser à quatre reprises en moins de deux ans son principal taux directeur, fixé depuis mars à un plus bas historique de 0,50%.
Vers la fin de cette politique monétaire accommodante?
Mais selon de nombreux observateurs, la Norges Bank aura bien du mal à continuer dans une telle voie monétaire, compte tenu de l’inflation qui s'est encore accélérée à 4,4% en glissement annuel au mois de juillet. Un taux non seulement jamais vu depuis octobre 2008, mais aussi plus de deux fois supérieur à l’objectif de 2% fixé par la banque centrale.
Il faut dire que face à la chute des produits pétroliers, la Norges Bank avait mis entre parenthèses sa mission de contrôle de l’inflation, pour poursuivre un objectif de soutien de la croissance.
'Au vu de l’inflation galopante, il devient très difficile pour la Norges Bank d’envisager une nouvelle baisse des taux lors de sa prochaine réunion de politique monétaire à la rentrée', explique la banque HSBC dans une note de recherche.
Ces anticipations de changement de ton monétaire pourraient bien expliquer l’appréciation soudaine de la couronne début août, d’environ 3% face à l’euro. D’autant que dans d’autres grandes zones économiques, en Europe et au Japon essentiellement, les analystes prévoient un maintien ou un renforcement des politiques d’assouplissement, tout profit peut-être pour la monnaie norvégienne...
Investir en NOK
Parmi les possibilités d’investissement en NOK, citons l’obligation Volkswagen (DE:VOWG_p) Financial Services NV, remboursable en avril 2018 au coupon de 1,375%. Elle se négocie à 100,50% du nominal, de quoi tabler sur un rendement annuel de 1,05%. La coupure est fixée à 10.000 couronnes en nominal. Il s’agit d’une émission de type senior non-sécurisé, au rating investissement « BBB+ » chez Standard & Poor’s.
Notée « AAA » chez Standard & Poor’s, la Banque européenne d’investissement a émis plusieurs emprunts en NOK, dont un remboursable en 2022 qui affiche un rendement annuel de 1,11%, sur base d’un prix indicatif de 102%.