Les obligations airberlin ont connu une nouvelle séance difficile ce mercredi. Pour ne citer qu'elle, la tranche remboursable en 2018 a perdu plus de six points, voyant son cours tomber à 92% du nominal et son rendement annuel dépasser les 15%.
La raison de cette énième baisse est à chercher du côté d’Etihad Airways, actionnaire majoritaire du transporteur allemand, qui a décidé de revoir sa stratégie d’investissement et de changer de patron.
L’Australien James Hogan, directeur général d'Etihad Aviation Group, va en effet quitter son poste après avoir été l’artisan de l’expansion de la compagnie nationale des Émirats arabes unis.
Pour rappel, dans le but de développer son réseau mondial, Etihad Airways est monté dans le capital de nombreuses compagnies européennes ces dernières années. Seulement voilà, si ces prises de participation étaient bonnes pour l’image et la renommée, certaines se sont révélées très coûteuses comme airberlin et Alitalia, qui n’ont cessé d'accumuler les pertes.
Rien que dans le transporteur allemand, dont il détient 29% du capital, Etihad a déjà investit pas moins d'1,5 milliard d'euros pour le maintenir à flot.
'Ajustement des participations à l'étranger'
Le départ de James Hogan interviendra au second semestre de l'année, a précisé le groupe contrôlé par le gouvernement d’Abou Dhabi.
Ce dernier a annoncé au passage son intention de procéder à un ajustement de sa stratégie d'investissement à l'étranger, précisant que ses participations dans airberlin et Alitalia n'étaient pas remises en cause en tant que stratégie, mais devront 'progresser et être ajustées'.
'Cette annonce, conjuguée au départ de James Hogan, risque de compromettre le soutien à airberlin’, estime Tony Lebon, analyste chez Oddo & Cie à Paris. D’autant que la compagnie aérienne allemande est engagée dans un vaste processus de restructuration, après avoir accusé une perte opérationnelle record de 447 millions d’euros en 2015.
En réalité, airberlin n'a réalisé qu'un seul bénéfice net au cours des huit dernières années. C'était en 2012, grâce à la vente pour 185 millions d'euros de son programme de fidélité à... Etihad.
Etihad traverse lui aussi une passe difficile, du fait non seulement de ses mauvais investissements européens, mais aussi des surcapacités du secteur et de la baisse du prix du baril qui réduit les revenus des pétromonarchies. Un plan de licenciements drastique serait en préparation.
Dernièrement, des rumeurs ont notamment fait état d’un rapprochement entre Etihad et Lufthansa (DE:LHAG), avec airberlin dans la corbeille de mariés.