La journée d'hier a été chargée pour quelques banques centrales, qui n'ont cependant réservé aucune surprise. Malgré la réduction de ses prévisions de croissance – de 2.3% à 2%, la BoC a conservé son taux de financement à un jour à 0.50%. Au Brésil, la BCB n'a pas voulu alourdir le fardeau pesant sur une économie déjà à la peine et a voté à l'unanimité le maintien du taux Selic à 14.25%. En Turquie enfin, la banque centrale a également laissé ses taux directeurs en l'état. Après une période de baisse des pressions vendeuses, le réal brésilien fait de nouveau les frais des incertitudes politiques, avec la concrétisation des menaces d'impeachment. Une demande de mise en accusation a été déposée mercredi auprès du président de la Chambre des députés. Le marché se demande à présent si M. Cunha est disposé à accepter cette demande, qui se traduirait par une longue période de blocage politique et enfoncerait le pays encore plus dans la récession. Le BRL paraît donc condamné à rester sous pression vendeuse, la probabilité d'une issue positive s'amenuisant.
L'euro continue de se stabiliser à l'approche de la réunion de la BCE. Les opérateurs sont partagés sur son issue. Certains pensent que Mario Draghi va préparer le marché à un prolongement du QE ou à un renforcement du programme. D'autres estiment que le président de la BCE attendra décembre pour recueillir davantage d'informations sur l'efficacité du QE et obtenir de nouvelles prévisions sur l'économie de la zone euro. Personnellement, nous sommes d'avis que la banque centrale attendra décembre avant de commencer à préparer le marché à une extension/augmentation du QE, car ce serait considéré comme un signe de faiblesse, ce qui nuirait à la crédibilité de la banque centrale. Nous nous attendons cependant à un message accommodant, les dernières données permettant de se montrer optimiste. L'EUR/USD consolide au-dessus du seuil des 1.1327 (Fibonacci à 38.2% de la dépréciation d'août-septembre) et devrait faire du sur-place jusqu'à la conférence de presse de Mario Draghi.
Côté marchés actions, l'Asie a évolué en ordre dispersé. Tokyo a effacé une partie des gains engrangés hier, le Nikkei et le Topix cédant 0.64% et 0.56% respectivement. La Chine a repris des couleurs après le vif repli d'hier. Le Shanghai Composite a gagné 1.20%, tandis que le Shenzhen Composite à dominante technologique s'est adjugé 3.45%. Le Hang Seng hongkongais a lâché 0.68% et le Kospi sud-coréen a fléchi de 0.98%.
Aujourd'hui, les traders suivront les ventes de détail de septembre au Royaume-Uni ; le taux de chômage au Brésil ; la décision sur les taux de la BCE et l'indice de confiance des consommateurs de la zone euro ; l'indice d'activité nationale de la Fed, les inscriptions au chômage, l'indice Bloomberg de confiance des consommateurs, les ventes de logements anciens et l'indicateur avancé aux Etats-Unis.