Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Les jours à venir pourraient bien être décisifs en ce qui concerne le comportement des indices boursiers et l’évolution de l’épidémie de coronavirus, dont le bilan ne cesse de s’alourdir (le cap des 1 000 morts a été officiellement dépassé), sera sans doute au centre de toutes les préoccupations.
Pour l’heure, un grand nombre de centres névralgiques chinois sont paralysés, des millions de personnes restent confinées et pléthore de centres de production sont à l’arrêt. Les hubs (centres de distribution) fermés ne se comptent plus, l’activité de milliers d’entreprises a été stoppée, les magasins sont désertés et, dans un tel contexte, les inquiétudes s’accumulent quant à la situation de l’économie chinoise – et, par extension, de l’économie mondiale, eu égard au poids de l’Empire du Milieu dans celle-ci.
D’ores et déjà, les comptes du premier trimestre de quelques grands groupes internationaux seront pénalisés par le coronavirus. Parmi eux,
, qui commence à rencontrer des difficultés d’approvisionnement, les usines de son partenaire Foxconn (TW:2354) ne fonctionnant pas, Tesla (NASDAQ:TSLA), qui a dû fermer son usine en Chine et anticipe de facto de nombreux reports de livraisons, ou encore Nike (NYSE:NKE), aux prises avec des ruptures de stocks.
Pour autant, rien ne dit que les marchés boursiers pâtiront de cette accumulation de déboires macros et microéconomiques. Avec eux, il ne faut jamais préjuger de rien et les banques centrales pourraient tout à fait décider d’intervenir massivement par le biais de nouvelles (et abondantes) injections de liquidités, suivant l’exemple récent de la PBOC.
Ces mesures ne font pas repartir la production, pas plus qu’elles n’enrayent la propagation de l’épidémie. Elles n’ont pas davantage d’impact économique, mais, historiquement, soutiennent les marchés actions.
J’ajoute que les autorités de régulation savent faire preuve d’imagination et de créativité lorsqu’il s’agit de tordre le cou aux principes de marché, à l’image de l’interdiction des ventes à découvert des actions du secteur bancaire à la suite de la crise de 2008.
Bref, gardons-nous d’essayer de prévoir l’avenir. Ce qui n’empêche pas de tenter de s’y préparer en « cadrant » le marché, de façon à faire apparaître les niveaux d’intervention qui sont autant de repères permettant de se positionner à l’achat, à la vente ou de rester neutre.
Ca s’appelle un plan de trade, et cela a vocation à éviter à l’investisseur de prendre des positions au petit bonheur la chance et de réagir sous le coup de l’émotion. De même, les plans de trade lui évitent de rester inerte quand la situation commande au contraire d’agir… ou de réagir.
Si les tensions persistent voire augmentent dans les jours à venir, je partagerai avec vous mes analyses des principaux indices boursiers, mais il me semblait judicieux de commencer dès aujourd’hui par l’Euro Stoxx 50, pour lequel les tendances sont haussières. Aussi bien à long terme (cf. le canal bleu clair sur le graphique ci-après) qu’à moyen terme (le canal bleu foncé).
Se placer et tenir les positions dans une tendance haussière est une bonne chose en soi, mais quand les cours arrivent au niveau d’une résistance importante comme c’est le cas ici, il est nécessaire de se tenir prêt à manœuvrer au cas où justement la résistance ferait son œuvre et bloquerait la tendance.
Au contact d’une résistance de très long terme
Dans le cas de l’Euro Stoxx 50, la résistance en question est une résistance horizontale de très long terme qui se situe dans la zone des 3 800/3 900 points (le rectangle violet). Les impacts des prix (pastilles bleues) attestent de sa pertinence et l’indice est maintenant à son contact.
Par ailleurs, un signal en forme de « double top » est intervenu en fin de semaine dernière sur l’indicateur de tendance MACD, lequel est maintenant baissier.
Ces constats étant posés, il conviendra de ne pas passer à l’achat tant que la résistance « R » ne sera pas franchie ET tant que l’indicateur de tendance MACD restera baissier sur cette échelle de temps (en hebdomadaire).
Si le support du canal de moyen terme (le bleu foncé donc), qui passe actuellement par les 3 640 points, devait casser en clôture, on pourra ensuite couvrir le portefeuille.
Idéalement, un point d’achat apparaîtrait si l’Eurostoxx50 consolide vers le support du canal haussier de long terme (le bleu clair) ET si l‘indicateur de tendance MACD se retourne à la hausse.
Il s’agit du scénario illustré par les flèches orange pointillées.
Voilà, vous savez tout ! C’est cependant le marché qui décide et à nous de respecter ses signaux… et de s’y conformer.
Bonne séance à tous,
Gilles