L'annonce de la politique monétaire de la Banque centrale européenne de ce jeudi est le principal événement du calendrier économique de cette semaine. Avec un intervalle de sept semaines entre la réunion de demain et la suivante, la BCE a deux choix : elle peut profiter de l'occasion pour clarifier son orientation prospective ou elle peut maintenir son évaluation inchangée et attendre jusqu'à ce qu'il y ait des preuves plus claires que les nations européennes ont maîtrisé la troisième vague de virus.
La Banque du Canada a choisi la première option. Elle a laissé les taux d'intérêt inchangés mais a réduit ses achats d'actifs de 1 milliard de dollars et a avancé sa prévision de hausse des taux. Auparavant, la banque centrale ne prévoyait pas de relèvement des taux avant 2023. Désormais, elle ne prévoit pas de hausse des taux avant le second semestre de 2022. Comme la zone euro, le Canada connaît une forte augmentation des cas de COVID-19, avec des mesures de maintien à domicile dans de nombreuses provinces. Toutefois, avec un marché de l'emploi local solide et une reprise rapide de l'économie américaine, la BdC estime que la pandémie de COVID-19 sera moins préjudiciable à la production de l'économie que prévu. Elle prévoit maintenant une croissance de l'économie de 6,5 % cette année, contre une prévision antérieure de 4 %. Le dollar canadien s'est envolé après la décision sur les taux, l'USD/CAD perdant plus de 150 pips en cours de journée.
La réaction du dollar canadien à l'annonce de la BoC pourrait être un précurseur de ce que l’on peut attendre de l’EUR/USD aujourd’hui. Du point de vue des données, la plupart des rapports économiques n'ont pas été terribles. L'économie de la zone euro s'est mieux comportée que les analystes ne le prévoyaient, malgré les blocages généralisés. Une contraction est attendue pour de nombreux pays de la zone euro ce trimestre, mais à en juger par la reprise de l'euro ce mois-ci, les investisseurs ne craignent pas un impact durable. Ils ont ignoré les rapports ZEW et IFO allemands décevants et pourraient faire de même avec les indices PMI d'avril, dont la publication est prévue vendredi. Nous avons vu cela l'été dernier, lorsque la perspective d'une reprise a fait grimper l'EUR/USD avant que les restrictions ne soient assouplies.
Les traders de l'euro sont généralement très tournés vers l'avenir et, bien que le taux de vaccination de la région soit loin derrière celui des États-Unis et du Royaume-Uni, chaque jour, une partie de plus en plus importante de leur population se fait vacciner. L'Union européenne a recommencé à utiliser le vaccin de Johnson & Johnson (NYSE:JNJ), ce qui devrait accélérer le processus. L'Europe a en gros quatre à six semaines de retard sur les États-Unis, ce qui signifie que ce n'est qu'une question de temps avant que sa reprise ne s'accélère. La BCE le sait, et la grande question est de savoir si elle va le reconnaître ce jeudi.
Si la BCE exprime le même optimisme que la BoC, l'EUR/USD pourrait se diriger vers 1,21. Si elle reste prudente et laisse entendre que les mesures de relance pourraient être renforcées, l'EUR/USD pourrait tester 1,19 avec des pertes plus importantes pour l'euro contre les crosses.