Les minutes accommodantes du FOMC ont pénalisé les taux US et le Indice US Dollar à New York hier. Les marchés des changes procèdent à des ajustements de positions. Malgré la récente amélioration du marché de l'emploi américain favorable aux "faucons", la flexibilité de la Fed reste limitée, compte tenu de ses conditions d'expansion. Nous allons nous pencher sur des études universitaires à cet égard. En Suède, l'inflation de juin a enregistré une augmentation surprise et les marchés se demandent si la Riksbank n'a pas agi de façon excessive lors de sa réunion de juillet. Au Royaume-Uni, la Banque d'Angleterre rend son verdict à 11h00 GMT et devrait maintenir le statu quo.
L'action de la Riksbank était-elle trop musclée ?
La Suède a enregistré une inflation supérieure aux attentes en juin. L'IPC s'est accéléré au rythme de 0.2% m/m, tirant l'indice annuel à 0.2% (à son plus haut depuis novembre 2012). En outre, le chômage a moins augmenté que prévu sur le même mois (4.1% contre 4.3% att. et 3.9% préc.). Une semaine après la baisse du taux bancaire de la Riksbank de 0.75% à 0.25%, en raison essentiellement de la faible dynamique de l'inflation sous-jacente, les marchés se demandent déjà si la réduction de 50 pb n'était pas excessive.
Conjuguées au recul du billet vert, ces annonces ont entraîné un repli de l'USD/SEK à 6.7610 à Stockholm. De légères demandes d'options sont placées à 6.7600 pour une expiration aujourd'hui. Si la dynamique haussière se dissipe lentement, le biais général reste positif. Un support à court terme se tient sur la MM21j (6.7260), puis 6.6925 (base du canal de tendance haussière de mars-juillet). Le principal support se trouve à bonne distance, à 6.6763 (projection Fibonacci à 61.8% de la baisse 2012-2013). Le NOK/SEK a rebondi sur des stops après avoir effacé le support des 1.1000/05 (seuil psychologique / MM21j). Le mouvement baissier a été stoppé au-dessus de la MM100j par la publication des bons chiffres de l'inflation en Norvège. Les paris sur options sont mitigés sur 1.1000. Le principal support se tient à 1.0841 (plus bas du 2 juillet).
Le taux de référence Wu-Xia laisse entrevoir une flexibilité restreinte de la Fed
Une étude récente de Wu et Xia fait son chemin dans les débats sur la Réserve fédérale et sa politique ultra-accommodante de taux zéro amplifiée par des mesures non conventionnelles sans précédent. L'étude prolonge celle de Fisher-Black (1995), la première à suggérer que 0% n'est pas la limite inférieure des taux d'intérêt nominaux. Au-delà des taux des Fed Funds observés, les marchés devraient évaluer le "taux FF de référence", qui peut être expliqué comme la différence entre le taux nominal et la valeur d'une option d'achat sur du numéraire avec un rendement de 0%. Xia et Wu estiment un taux de référence à -3.0% en 2014.
Le président de la Fed de St Louis James Bullard a posé la question suivante en novembre 2012 à l'université de Washington : "La politique monétaire américaine actuelle est-elle 'trop accommodante' ?". A l'époque, la réponse était oui. Aujourd'hui, c'est un oui massif. Près de deux ans plus tard, la Fed pratique toujours une politique trop expansionniste, de l'avis d'une partie de ses membres. De fait, les projections de taux de la Fed dessinaient une pentification de la trajectoire de la politique monétaire lors de la réunion des 17 et 18 juin. Toutefois, les minutes du FOMC ont montré que les participants n'étaient pas suffisamment convaincus de la vigueur de la reprise américaine pour commencer à envisager un réel resserrement. Ils ont convenu de mettre fin au programme de rachats d'actifs en octobre, tout en maintenant des conditions financières favorables pour soutenir la reprise. Certains se sont inquiétés de la faible inflation en zone euro et au Japon, qui pourrait dégrader les perspectives d'inflation aux Etats-Unis. Ils anticipent toujours une inflation sous 2.0% dans les années à venir. Beaucoup se sont prononcés en faveur du maintien du large écart (20-30 pb) entre les taux d'intérêt sur les excédents de réserves (IOER) et le taux repo sur les réserves (RRP). Tant qu'il y a assez de liquidités sur les marchés, l'IOER fera office de plafond efficace pour les taux à court terme, tandis que le RRP se charge de la bande inférieure. Les banques ayant accès aux deux outils, tandis que d'autres établissements financiers utilisent uniquement le RRP, un IOER plus élevé continuera de pousser les liquidités vers les banques, dans l'espoir de voir lesdites liquidités transmises à l'économie réelle.
Reste que nous ne savons toujours pas quand la Fed entamera la normalisation
Les marchés continueront de chercher la réponse dans les données économiques américaines. Après l'amélioration récente du taux de chômage (6.1% en juin) et les bons NFP successifs, les économistes ont revu leurs attentes et penchent pour un enclenchement anticipé de la normalisation (les plus aggressifs tablent sur un relèvement au premier trimestre). Néanmoins, malgré les chiffres de l'emploi encourageants, la Fed doit d'abord s'assurer que le redressement économique est bel et bien ancré. Certains responsables sont conscients de la flexibilité restreinte de la Fed face à de nouveaux chocs financiers potentiels. Avec un taux nominal à la limite inférieure de zéro et une inflation déjà supérieure à 2.0%, on ne peut s'attendre à une surprise "hawkish" de la part de la colombe Janet Yellen ou de ses collègues.
EUR/USD La paire EUR/USD a progressé nettement hier. Cependant, nous continuerons de favoriser une baisse éventuelle vers 1,3503 aussi longtemps que les cours resteront en-deçà de la résistance des 1,3664 (plus haut du 03/07/2014). La paire peut rencontrer des supports horaires à 1,3602 (plus bas du 09/07/2014) et à 1,3576. À long terme, la cassure du coin haussier à long terme (voir aussi le support des 1,3673) indique une détérioration claire de la structure technique. Un risque de baisse à long terme à 1,3379 (ce qu'implique la formation du double sommet) sera favorisé aussi longtemps que les prix resteront au-dessous de la résistance des 1,3775. La paire peut rencontrer des supports clés à 1,3477 (plus bas du 03/02/2014) et à 1,3296 (plus bas du 07/11/2013).
GBP/USD La paire GBP/USD se consolide près du sommet de son canal haussier. La légère correction des cours observée jusqu'ici suggère une persistance de l'intérêt acheteur. Des supports horaires se trouvent à 1,7086 et à 1,7007 (plus bas du 27/06/2014). Une résistance se trouve à 1,7180 (plus haut du 04/07/2014). À plus long terme, la cassure de la résistance majeure des 1,7043 (plus haut du 05/08/2009) plaidera en faveur d'un autre mouvement de hausse. La paire peut trouver des résistances à 1,7332 (voir le retracement à 50% de la baisse de 2008) et à 1,7447 (plus bas du 11/09/2008). Un support se trouve à 1,6923 (plus bas du 18/06/2014).
USD/JPY La paire USD/JPY s'est affaiblie près de la résistance des 102,36 (plus haut du 18/06/2014). Les prix se rapprochent désormais du support des 101,24. Une résistance horaire se trouve à 101,86 (plus haut du 09/07/2014). À long terme, un biais haussier sera favorisé aussi longtemps que le support clé des 99,57 (plus bas du 19/11/2013) tiendra bon. Cependant, une cassure à la hausse de la phase de consolidation actuelle comprise entre 100,76 (plus bas du 04/02/2014) et 103,02 est nécessaire pour renouer avec la tendance haussière sous-jacente. Une résistance majeure se trouve à 110,66 (plus haut du 15/08/2008).
USD/CHF La paire USD/CHF n'a pas réussi à casser la résistance qu'implique son canal baissier. Il faut surveiller le support horaire des 0,8886 (plus bas intrajournalier). La paire peut trouver des résistances horaires à 0,8938 (plus haut du 09/07/2014) et à 0,8959 (plus haut du 07/07/2014). Un autre support se trouve à 0,8857. Dans une perspective de plus long terme, la cassure à la hausse de la résistance clé à 0,8953 suggère la fin d'une grande phase de correction commencée en juillet 2012. Le potentiel de hausse à long terme qu'implique la formation du double plancher est de 0,9207. Une résistance clé se trouve à 0,9156 (plus haut du 21/01/2014).