Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Les opérateurs se perdent en conjectures sur les causes du sell-off de ce début de mois de février.
Février aurait dû être un bon mois, pas celui-ci du sell-off
Il est très rare qu’un mouvement de correction s’enclenche en cette période. D’autant que 100% des mois de février ont été gagnants depuis 2009.
C’est le mois que les opérateurs abordaient avec le plus de sérénité depuis le début du rally haussier amorcé fin août.
Les taux avaient entamé leur rally
Et là, il faut se souvenir que le rendement des T-Bonds US à 2 ans ont également entamé leur rally funiculaire, en parallèle avec les indices US.
Plus les taux se dégradaient, plus Wall Street grimpait, plus les « quant » radicalisaient une stratégie « systématique » consistant à vendre de la volatilité.
Un appétit sans limite pour le risque
Une façon d’afficher un appétit sans limite pour le risque. Le tout avec la certitude que la prudence et la complicité des banques centrales éviteraient tout emballement du VIX au-delà de la moyenne historique des 17/18. Au-delà, il n’y a plus qu’à se couvrir. Sauf que tous les quants appliquaient la même stratégie, avec les mêmes niveaux d’intervention.
L’explosion du VIX
D’où l’explosion de +125% du VIX vers 38,8 en quelques heures. Ce mouvement est tellement paroxystique qu’il a désintégré des ETF adossés à la volatilité. Le short VIX (SVXY) a perdu 80% en séance puis 96% de sa valeur après clôture. Ce produit va être radié et ses détenteurs complétement rincés.
Le mauvais pari sur le VIX
Quant aux opérateurs qui étaient en levier sur ce produit, les pertes doivent être inimaginables. Un énorme ticket de 1/2 milliard de dollars avait été pris fin janvier sur une stratégie short volatilité alors que le VIX venait d’atteindre 13,5. Ceux qui ont misé comme des furieux pariaient que le VIX retomberait vers 9,50 comme début janvier. C’est bien connu en février, le marché ne baisse jamais !
VIX : comme un petit goût de 2007
Et puis, il y a tous les institutionnels qui sont short volat’ comme ils étaient short de CDS sur les subprime en 2007. Tout était noté « AAA », ça ne pourrait jamais plonger… enfin, pas tout de suite. Et puis, on savait à quel niveau se couper. Comme sur le VIX lundi matin à Wall Street !