Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations libellées en roubles, de préférence émises par des émetteurs réputés solides.
Baisse du taux directeur
La devise russe a récemment fait l’actualité sur le marché des changes, à l’occasion de l’assouplissement monétaire décidé par la Banque centrale de Russie. L’institution, présidée par Elvira Nabioullina, une proche de Vladimir Poutine, a réduit le 28 avril dernier son principal taux directeur à 9,25% contre 9,75%. Ce geste était attendu par les marchés.
'La Banque de Russie note que l’inflation se dirige vers sa cible de moyen terme de 4%, les anticipations d’inflation continuent de baisser et l’activité économique se redresse', selon le communiqué de la banque. Et celle-ci de maintenir inchangée la probabilité d’une baisse supplémentaire du taux de référence au deuxième et au troisième trimestre, sans donner plus détail. Sa prochaine réunion est programmée pour le 16 juin.
C’est la deuxième fois en six mois que la banque abaisse son taux directeur, puisqu’il a été réduit de 0,25% en mars dernier, passant alors de 10% à 9,75%.
Soutenir l’activité économique
La Banque de Russie semble engagée dans un mouvement (prudent) d’assouplissement monétaire, alors que plusieurs voyants économiques ont viré au vert ces derniers mois et que le niveau actuel du taux de change est considéré comme pénalisant pour l’activité.
La Russie commence en effet à sortir de plusieurs mois de récession économique causée par la chute des cours du prix du pétrole, sa principale source de revenus. Outre la dégringolade des prix de l’or noir, les sanctions occidentales ont aussi été à l’origine du plongeon historique du rouble en décembre 2014, forçant la banque centrale à intervenir de manière radicale. Elle avait alors décidé de porter en une fois son taux directeur à 17% contre 10,50% précédemment.
Depuis février 2016, le rouble, qui a gagné environ 45% face à l’euro, bénéficie visiblement d’un certain regain d’intérêt de la part des investisseurs, sur fond de remontée des prix du baril de pétrole, de l’amélioration des perspectives pour l’économie russe et de l’espoir d’un réchauffement des relations entre Moscou et Washington grâce à l’élection de Donald Trump.
Quelques possibilités d’investissement
Les investisseurs confiants pour l’évolution du rouble peuvent se tourner vers les marchés obligataires, où plusieurs possibilités s’offrent à eux, comme illustré dans notre sélection.
Parmi d'autres exemples, citons:
==> L'obligation récemment émise par l’International Finance Corporation, d'une maturité égale au 3 février 2020 et d'un coupon de 6,75%. Elle peut être achetée à 99,75% du nominal, correspondant à un rendement de 6,84%. L’IFC est la principale institution mondiale de développement au service du secteur privé.
==> Cet emprunt de la BERD (Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement) au coupon fixe de 7,50% et remboursable en novembre 2019. Sur base d'un cours indicatif de 99,96% du nominal, l'investisseur peut tabler sur un rendement de 7,49%. Veuillez noter que les coupons versés par cette obligation ainsi que son remboursement se feront en euros.
L’IFC et la BERD bénéficient des meilleurs ratings auprès des grandes agences, le risque pour l’investisseur est donc quasi exclusivement porté sur la devise d’émission. La coupure est de 50.000 roubles (+/- 788 euros au cours actuel) pour ces deux souches obligataires.
==> Moins bien notée, puisqu’elle bénéficie d’un « BBB- » chez Standard & Poor's, la société nationale russe des chemins de fer Russian Railways a émis, via sa structure Capital Russian Railways, une obligation au coupon de 8,3% et échéant le 2 avril 2019. Sur base d’un cours indicatif de 99,20% du nominal, son rendement est de 8,76%, par coupures de 5.000.000 roubles (+/- 78.800 euros).