Kathy Lien, directrice générale de la stratégie forex de BK Asset Management
L'annonce de la politique monétaire de la Réserve fédérale s'est avérée légèrement négative pour le dollar. La banque centrale a augmenté son taux d'intérêt interbancaire à court terme (IOER), mais a décrit cette décision comme un petit ajustement technique.
Le président Powell a souligné la vigueur actuelle de l'économie mais a également exprimé ses préoccupations concernant les incertitudes, notamment en ce qui concerne le virus chinois. Plus important encore, la banque centrale a clairement indiqué qu'elle n'était pas satisfaite de la faiblesse de l'inflation et qu'elle souhaitait que les prix se rapprochent de son objectif, précisant qu’il ne s’agit pas d’un plafond.
En ce qui concerne la liquidité et les « repo », il a admis que les « repo » peuvent jouer un rôle d'appui pour soutenir le contrôle des taux, mais l'objectif est la liquidité et ils sont prêts à ajuster le montant si nécessaire. Pour l'instant, les opérations repo dureront au moins jusqu'en avril.
Aujourd’hui, l'événement le plus marquant pour le marché du billet vert sera le rapport sur le PIB américain du quatrième trimestre. La croissance devrait ralentir selon les prévisions, mais avec l'amélioration des ventes au détail et du commerce à la fin de l'année, il existe tout de même un risque que la croissance pourrait surprendre à la hausse.
En ce qui concerne le GBP, l'événement le plus marquant du calendrier de cette semaine sera l'annonce de la politique monétaire de la Banque d'Angleterre, ce jeudi. La BoE est plus proche que jamais de la baisse des taux d'intérêt. Le 17 janvier, les investisseurs prenait en compte une probabilité de 70 % de baisse des taux ce mois-ci, mais après des PMI plus forts que prévus, le marché pense désormais que les chances sont plus proches de 45 %.
Malheureusement, ces cotes ne reflètent pas l'impact du coronavirus, ce qui pourrait générer des surprises. En décembre dernier, deux membres de l'organe décisionnel ont voté pour une réduction d'un quart de point et il y a de fortes chances qu'un troisième, voire un quatrième membre, suive ce mois-ci.
Il existe également une possibilité, petite mais sérieuse, de réduction immédiate des taux. Lors de sa dernière réunion, la banque centrale a également revu à la baisse ses prévisions de croissance et ses perspectives sont probablement encore plus faibles avec le coronavirus.
Depuis la dernière réunion, nous avons constaté à la fois une amélioration et une détérioration de l'économie britannique. Comme le montre le tableau ci-dessous, les dépenses de consommation ont diminué malgré les rabais accordés pour les vacances, les pressions inflationnistes se sont atténuées et la croissance des salaires a stagné. Jusqu'à la semaine dernière, la plupart des rapports économiques britanniques surprenaient par leur caractère négatif, d'où la hausse des attentes en matière de réduction des taux, mais vendredi, les indices de confiance des consommateurs de janvier ont dépassé les attentes, et d'un seul coup, les chances de détente ont chuté.
Ce sera également la toute dernière réunion du gouverneur Carney avant qu'il ne soit remplacé par Andrew Bailey. Son chant du cygne pourrait-il être une réduction des taux ou choisira-t-il de laisser cette décision clé à son successeur en mars ? Nous pensons qu'il attendra, mais que son ton devrait être incontestablement dovish.
Ainsi, entre la forte possibilité que davantage de membres du MPC votent en faveur d'une réduction des taux et les commentaires dovish du gouverneur Carney, nous nous attendons à ce que la livre sterling s'affaiblisse avant et après la décision sur les taux par rapport au dollar américain et à l'euro. Le GBP/USD pourrait facilement glisser à 1,2950 avant l'annonce de la politique.