Enfin une bonne nouvelle pour l’économie française ! Une récente étude menée outre-Manche a conclu que la productivité d’un salarié français est supérieure de 15% à celle d’un salarié britannique, tout en travaillant moins d’heures. En dépit de la morosité ambiante, tout n’est effectivement pas aussi déprimant qu’on pourrait le croire. Le taux de marge des entreprises s’est nettement amélioré et renoue désormais avec son rythme de croisière de la période 2005-2008. La pérennisation du CICE sous forme de baisse définitive des cotisations permet d’envisager, au minimum, une stabilisation du taux de marge. Autre point positif : la consommation des ménages, qui reste la soupape de sécurité traditionnelle de l’économie française, affiche une bonne résilience. Les dépenses en biens durables, qui sont notamment plus représentatives de la tendance à long terme, permettent d’être optimiste. Le French bashing qui sévit depuis quelques années ne traduit donc pas la réalité de la situation économique.
Les derniers faits marquants :
Aperçu rapide de la situation économique des deux côtés de l’Atlantique par le biais de l’indice de surprise économique de Citigroup (CESI). Le constat est sans équivoque. L’économie américaine surperforme par rapport aux attentes, à l’inverse de la zone euro où la reprise demeure fragile et soumise à des vents contraires. Ce qui est surtout frappant, c’est le découplage économique qui s’opère entre les deux zones.
Le message qu’il faudra bien retenir à propos de la FED dans les prochains mois, c’est que la politique monétaire américaine est influencée, en premier lieu, par le risque de crédit, et non pas par les données macroéconomiques américaines. A cet égard, voici un graphique édifiant qui permet de mesurer l’ampleur des excès depuis la crise des subprimes. Le problème, c’est que ces encours ont été dirigés vers des actifs structurellement illiquides qui sont fortement exposés en cas de panique.
Sur le front pétrolier, toujours autant de volatilité. Il semblerait que la réunion entre les pays producteurs de pétrole de l’OPEP et ceux qui ne sont pas membres du cartel se déroulera sans l’Iran courant avril. Cette réunion aura lieu au Qatar et a pour but d’adopter une position commune sur le niveau de production adéquat évitant une nouvelle chute du cours du baril. Problème, sans la présence de l’Iran, on voit mal l’intérêt de la tenue d’un telle rencontre.
À suivre aujourd’hui :
Réunion de la Banque Nationale Suisse qui doit annoncer le maintien de ses taux inchangés à 9h30. Le taux Libor à trois mois devrait, par conséquent, rester à -0,75%.
Plus tard dans la journée, la Banque d’Angleterre prendra le relais. Malgré la bonne tenue de l’économie britannique, les risques qui pèsent sur l’économie mondiale, et en particulier l’évolution de la conjoncture et de l’endettement en Chine, devraient favoriser un statu quo. Pression faible à attendre sur la livre sterling.
Analyse USDCAD
Depuis le 20 Janvier, la paire a amorcé une dynamique baissière après avoir passé quelques jours au-dessus des 1.45. Vendredi dernier, après le discours de Mario Draghi, la paire a touché un point bas à 1.3165 avant de rebondir en amont du FOMC hier. Hier, le cours est repassé au-dessus de la moyenne mobile à 200 jours après avoir hésité et tente de casser la moyenne mobile exponentielle à 10 jours qui faisait office de ligne de résistance dans cette dynamique baissière. Un autre élément intéressant est l’indicateur stochastique qui vient de sortir de la zone de survente et qui pourrait annoncer un retournement prochain de tendance. Cependant, le ton « Dovish » de la FED hier, en réduisant par deux le nombre de hausse des taux sur 2016 et en abaissant ses prévisions d’inflation pour 2016 (de 1.6% à 1.2%), a exercé une pression sur le dollar et a permis à la paire de casser la MM à 200 jours. Le prochain objectif se situe à 1.3050 mais de mauvais chiffres au Canada pourraient permettre au cross de revenir sur la MM à 200 jours.