Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
L’écart de taux vient de passer en 48h de 290 à quasiment 315 points (313 à la mi-journée ce mardi) entre les Bunds allemand et les BTP italiens de maturité 10 ans (0,54% pour le Bund, 3,71% pour le BTP).
Il n’y a plus d’acheteurs de bons du Trésor italiens, hormis la BCE, et c’est le moment de vérité.
Quel choix fera Mario Draghi ?
Mario Draghi laissera-t-il la situation dégénérer jusqu’à la panique (350 points de prime de risque à ce rythme avant vendredi) afin de mettre la pression sur le gouvernement italien (pour répondre aux souhaits de la Finlande et des « durs » de l’entourage d’Angela Merkel), où jugera-t-il ce jeu trop dangereux, le risque étant clairement que la situation devienne incontrôlable et dégénère en panique sur les marchés ?
Le scénario d’une zone Euro sans l’Italie
Matteo Salvini a déjà prévenu que son gouvernement ne lâchera rien sur le budget 2019 (-2,4% de déficit), qu’il n’est pas question de revoir la copie (il est impératif de soutenir les plus défavorisés, et c’était une promesse de campagne).
Dans son entourage, de nombreux économistes sont ouvertement eurosceptiques, voir europhobes : selon eux, s’il s’avère que la BCE laisse la dette italienne afficher 400 ou 500 points de base, alors que les taux directeurs européens restent à zéro, il faudra en tirer les conclusions qui s’imposent. Comprendre : la BCE a choisi d’acculer l’Italie à la faillite, la Péninsule n’a donc plus rien à faire dans la zone euro.