Le Trésor britannique a commencé son offensive afin d’inciter les britanniques à voter en faveur du maintien de leur pays dans l’UE. Outre le coût financier pour les ménages, il y a aussi quatre autres risques à prendre en compte en cas de Brexit : 1) La Banque d’Angleterre pourrait être contrainte de relever ses taux, au moins à court terme, pour défendre sa monnaie ce qui aura un mauvais effet sur l’accès au crédit et la croissance. Toutefois, l’hypothèse d’un plongeon de la livre sterling à ses points bas des années 80 ne semble pas crédible au regard des fondamentaux solides à long terme de l’économie outre-Manche ; 2) Il faudrait s’attendre à une pression négative exercée également sur les taux d’emprunt de l’Etat et des grandes entreprises et à un regain de spéculation, toujours à court terme ; 3) La volatilité financière et la panique pourraient même pousser la croissance proche de zéro tant il est difficile d’estimer la réaction exacte des investisseurs ; 4) Le choix pour les entreprises étrangères de s’implanter au Royaume-Uni ne serait plus aussi évident qu’aujourd’hui. Certains investisseurs pourraient préférer l’Irlande voire même l’Espagne pour pénétrer le marché européen. Dans tous les cas, il faut évidemment reconnaître qu’il est extrêmement difficile d’estimer les conséquences économiques réelles d’un Brexit ; il s’agirait en cas de réalisation d’un évènement économique inédit.
Les derniers faits marquants :
FRANCE. Un rapport du député PS Christophe Sirugue préconise le versement du RSA aux jeunes de moins de 25 ans afin de contrer la précarité grandissante touchant cette couche de la population. Pour rappel, le taux de chômage des moins de 25 ans atteint près de 24,6% en France alors que la moyenne européenne est à 19,4%.
ROYAUME-UNI. Un rapport du Trésor britannique établit que le Brexit coûterait environ 5400 euros par an aux ménages outre-Manche. La campagne entre les partisans du Brexit et ceux qui s’y opposent a clairement commencé.
GRECE. Les réunions de printemps du FMI ont permis une nouvelle fois de mettre sur la table la nécessité d’un allègement de la dette grecque. L’organisation internationale plaide pour une renégociation de la dette qui va atteindre 200% du PIB en 2016/2017. Nul besoin d’être économiste pour savoir qu’un tel niveau n’est en aucune façon soutenable. Le sujet devrait être évoqué lors de la prochaine réunion de l’Eurogroupe qui aura lieu le 22 avril prochain. La crise grecque n’est pas encore terminée, elle pourrait même rebondir rapidement puisque le pays doit rembourser en juillet prochain près de 3,5 milliards d’euros. Allons-nous rejouer le scénario de l’été 2015 ?
À suivre aujourd’hui :
Sur le front macroéconomique, les permis de construire et les mises en chantier seront publiés aux Etats-Unis cet après-midi. Les mises en chantier devraient être en légère baisse par rapport à leur niveau de mars, mais rien d’inquiétant. En ce qui concerne les permis de construire, un rebond est attendu.
Trois discours de banquiers centraux sont prévus : Stevens de la RBA à 15h30, heure de Paris, Carney de la Banque d’Angleterre à 16h30 et enfin Poloz de la Banque du Canada à 17h.