L’une des toutes premières émissions de l’année est à mettre au compte de la BNP Paribas (PA:BNPP) Fortis, qui propose aux investisseurs de souscrire à un emprunt libellé en couronne norvégienne.
Cette obligation émise par la filiale belge de la Banque française est disponible par coupures de 10.000 couronnes, soit environ 1.100 euros sur base des taux de change actuels.
Emise à un prix de 101,875% du nominal, elle propose un rendement annuel à l’émission de 1,70%, sur base d’un coupon fixe de 2,10%, payable en rythme annuel.
BNP Paribas Fortis SA/NV est un émetteur de qualité investissement auprès des trois grandes agences d'évaluation financière. Pour ne citer qu’elle, Standard & Poor’s accorde un rating « A » à la dette à long terme de la banque.
Risque de change
Investir en couronne norvégienne implique naturellement un risque de change pour l’épargnant dont la devise de référence serait l’euro. On notera à ce titre qu'avec un gain proche des 6% contre la monnaie unique, la couronne s’est refaite une petite santé en 2016 sur le marché des changes, mettant un terme à trois années consécutive de baisse.
Fragilisée par l'effondrement des produits pétroliers, la devise avait perdu sur la période 2013-2015 près d’un quart de sa valeur. Et pour cause, le Royaume scandinave, principal producteur d'hydrocarbures d'Europe de l'Ouest, tire 20% de sa richesse nationale des produits pétroliers.
Or, qui dit baisse des cours dit coupes dans les investissements de la part des entreprises, et donc impact négatif sur la croissance et les exportations. Ces deux dernières années, plus de 40.000 emplois auraient ainsi disparu dans les secteurs gaziers et pétroliers, portant le taux de chômage de la population active à 4,80%, un plus haut depuis plus d'une décennie.
Dans cet environnement de marché peu favorable, la Banque de Norvège n’avait eu d’autre choix que de pratiquer une politique accommodante, qui l'a conduit à baisser à quatre reprises en moins de deux ans son taux directeur, impactant d'autant plus le cours de sa devise.
Mais ces derniers mois, à la faveur du rebond du pétrole, la Norges Bank a adopté un ton un peu moins accommodant et n’a plus touché à son principal taux fixé à un plus bas historique de 0,50% depuis mars.
Par ailleurs, l'institution monétaire s’inquiète de l'inflation galopante, tirée vers le haut par la flambée de l’immobilier, et estime qu'un assouplissement supplémentaire risquerait d'accroitre le déséquilibre du système financier norvégien.