Le trading forex et tous les indices de bourse vont vivre à l'heure du Wyoming aujourd'hui : c'est enfin le très attendu discours de Bernanke depuis Jackson Hole. Inutile de prédire que la tension sera à son comble quand à 16h le patron de la Réserve fédérale prendra le micro. Voici que depuis plus d'une semaine les oscillations sur le marché des changes s'effectuent dans l'ombre d'annonces de stimulus de l'économie de l'oncle Sam par la Fed. Cependant avec des statistiques us instiguant finalement que la bannière étoilée ne se portait pas si mal, d'aucuns songent à ce que, comme l'an dernier, l'édile de l'institut d'émission de Washington ne s'attarde pas sur des mesures d'assouplissement tandis que le fameux QE3, un tant soit peu anticipé par les cambistes il y a encore quelques séances forex, est quasiment remisé au placard pour le moment.
Si outre-Atlantique les supputations animent les ordres en carnets, en Europe gageons que les traders du forex n'ont rien à envier aux collègues américains avec une BCE dont on se demande si elle va effectivement reprendre son programme SMP de rachat de dettes souveraines ; des opérations gelées depuis février dernier. Draghi a certes préparé l'audience de la haute finance à un tel dessein mais des voix s'élèvent en Allemagne contre le projet : le président de la Bundesbank n'a pas son pareil afin de vitupérer à l'égard de l'initiative alors qu'un porte-parole du gouvernement outre-Rhin y allait hier de sa faconde également face à un Draghi de facto décrié et qui fatalement devra répondre de ses assertions ouvrant la porte à cette mesure en vue de stabiliser le marché obligataire lors du conseil des gouverneurs la semaine prochaine... En outre, selon ce que nous avions déjà mis en exergue la veille, l'inflation pointant le bout du nez en terre germanique, la notion de desserrement monétaire bat de l'aile d'autant que le refi est sur son bas historique. Les cambistes ne manqueront pas ce matin de lire l'IPC chez les 17 in fine.
Merkel en Chine pour rassurer le partenaire de l'ex-Empire du Milieu, Pékin a détendu l'atmosphère puisque la République populaire s'est affichée favorablement à davantage de soutien à l'Europe en participant toujours aux levées de fonds étatiques. Dans ces circonstances, l'emprunt sur les marchés de l'Italie très surveillé en raison d'échéances de long terme à 5 et 10 ans fut un soulagement pour les investisseurs avec une belle réussite à la clef de Rome grâce à des taux en baisse par rapport aux opérations similaires précédentes. Il est vrai que la spéculation semble se calmer sur les signatures de la botte transalpine et outre-Pyrénées ces récentes journées de trading. Cependant une note de Moody's vient rappeler à l'ordre la zone euro car le bureau d'études estime que l'instabilité de l'euroland est le principal vecteur de péril de la croissance mondiale pendant qu'au passage l'agence de notation eut revu au pessimisme les hypothèses de PIB chez les émergents en brandissant le spectre même d'un atterrissage brutal en Inde, en Chine ou au Brésil.
Le cross phare du marché des devises navigue dans un range se contractant dangereusement : une sortie soudaine de la fourchette intraday 1.2600/1.2500 est a priori en train de fermenter. Evidemment par le biais du rendez-vous de l'après-midi, il est plausible d'envisager un regain de la nervosité et en pareille compagnie de supposer un développement directif sur fracture d'une des limites exposées. Hormis l'allocution de Jackson Hole et l'inflation dans le système monétaire unique européen, le trader aura à coeur de prendre connaissance du taux de chômage au sein de l'euro zone (prévision 11.3%) alors qu'aux USA la confiance du consommateur du Michigan et le PMI de Chicago auront leur mot à dire. Nous reprenons volontiers les précautions d'usage concernant le développement d'un mouvement dynamique sur sortie de notre range de day trading. Plaçons somme toute une bande de terrain sur l'échiquier graphique en guise de repérage avant le week-end de 1.2670 à 1.2425.
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