C'est conforté par la publication de ses résultats trimestriels que le géant de l’agro-alimentaire Kraft Heinz est venu lever 2,5 milliards de dollars sur le marché primaire. Un montant que le Roi du ketchup a ventilé en trois tranches, toutes libellées par coupures de 2.000 dollars et notées "BB+" chez Standard & Poor’s.
Les mesures de soutiens monétaires annoncées ces dernières semaines par la Banques centrale américaine provoquent une avalanche de nouvelles émissions obligataires. Soutenu par Apple (NASDAQ:AAPL), Starbucks (NASDAQ:SBUX), Avis Budget ou encore Kraft Heinz, le mois de mai devrait confirmer les montants records levés en mars et avril.
Au sein de son émission, Kraft Heinz a notamment placé une obligation qu’il s’engage à rembourser dans sept ans et à rémunérer par un coupon de 3,875% (coupure de 2.000 dollars).
On notera que pour le numéro 5 mondial de l’alimentation, il s’agissait de la première levée de dette en tant qu’émetteur spéculatif. En début d’année, sa qualité de crédit avait ainsi été ramenée de BBB- à BB+ chez Standard & Poor’s.
Issu de la fusion entre Kraft et Heinz il y a cinq ans, le groupe est pour rappel en proie à certaines difficultés, sur fonds de changements de comportement des consommateurs, et ce y compris aux Etats-Unis, son marché domestique.
Et ce d’autant que l’industriel a clairement loupé le virage du bio ou du sans sel, restant ancré sur son modèle de plats prêts à réchauffer et transformés.
Croissance inespérée au premier trimestre
Dirigé depuis peu par Miguel Patricio - cet ancien président d’Anheuser-Busch InBev qui doit le remettre sur les rails - Kraft Heinz a pu compter sur le confinement pour voir ses ventes progresser de 3,3% au premier trimestre à 6,2 milliards de dollars.
Encore en panne de croissance l’année passée, il s’agit d’une performance plutôt inespérée voir impensable il y a encore quelques semaines.
Ironie de l’histoire, le confinement et le phénomène de stockage ont donc bouleversé les tendances à l’œuvre depuis des années, poussant les ménages à se ruer sur les produits commercialisés en grande surface.
Dans un communiqué, le management précise que cette croissance a été tirée par une forte demande pour ses marques phares.
Le groupe de Pittsburg commercialise le Ketchup Heinz (qui vient de fêter son 150ème anniversaire), le café Maxwell, les Hots Dog Oscar Mayer et les tout aussi célèbres Macaroni Cheese, les sauces Benedicta et bien d’autres marques américaines peu connue chez nous.
Notons que le bénéfice net au sortir de la période se monte à 378 millions de dollars, contre 405 millions au premier trimestre de 2019.