L'austérité sanctionnée dans les urnes françaises et grecques

La France a donc élu Hollande nouveau Président de la République. A l'aune de ce que nous relatons dans notre édito euro dollar, l'élection du socialiste à l'Elysée ne connaîtra sans doute pas d'état de grâce tant les difficultés qui attendent le pays sont grandes. D'ailleurs le vainqueur hier soir indiquait s'atteler au plus vite aux priorités de son programme... et notamment convaincre l'Europe de stopper ses mesures d'austérité. Justement, voilà que Merkel par un coup de fil afin de le féliciter, invite son nouvel interlocuteur privilégié à Berlin. Au même moment en Grèce, les partis de la coalition ont subi un cinglant revers aux législatives faisant la part belle à la gauche radicale ainsi qu'à l'extrême-droite : inutile de juger du malaise ce lundi car par ce vote, les Grecs pourraient bien mettre en péril l'aide de la troïka à la périphérique ; ce qui par conséquent relancerait la crise budgétaire au sein du vieux continent et les remèdes qui y ont été prodigués, histoire de redresser la situation. Bref, au lendemain de l'appel aux urnes, il appert que les cartes soient sur le point d'être rebattues, à moins qu'on en change catégoriquement le jeu par lui-même !
 
Le trading va vivre de facto au rythme de la diplomatie et des tractations sur notre rive. Par ailleurs avant le week-end, les Etats-Unis ont douché les attentes dans les carnets d'ordres en avalisant une problématique coriace outre-Atlantique par la dégradation du marché de l'emploi, en dépit d'une baisse du taux de chômage à 8.1% puisque la bannière étoilée n'a pas convaincu par le rapport du Département au Travail avec beaucoup moins de postes créés. Dans ces circonstances, les spéculations d'une Fed au chevet du malade en lui administrant une forte dose de QE3 refont surface tandis que les résultats des deux autres opérations d'assouplissement ont débouché à l'impasse actuelle d'une économie us en rade... Nécessairement la question sera de savoir si Bernanke va se risquer à élaborer une telle stratégie eu égard aux échecs des précédentes de même nature.
 
Au réveil les places d'Extrême-Orient accusent le choc in fine. Tokyo et Hong-Kong chutent lourdement de 2.8% chacune alors que Shanghai tente de mieux résister en ne lâchant que 0.5%. Sydney est très affectée puisque la bourse australienne affiche -2.2% au compteur. Fatalement, le marché des changes est le théâtre de vifs dégagements sur l'euro étant donné la défiance des cambistes à l'endroit de la zone : le dollar parvient à casser le seuil du 1.3000. Au Foxy Trading Club nous lorgnerons, hormis le forex, sur l'obligataire afin d'apprécier comment les investisseurs vont accueillir la nouvelle donne politique sur le vieux sol. Certes on nous promet ici ou là des attaques spéculatives sur les taux français mais il s'agira surtout de vérifier si l'ensemble des pays membres de l'euroland ne vont pas avoir maille à partir avec la défiance  des salles de marchés. A suivre de près cette semaine les adjudications souveraines italiennes, espagnoles ou françaises bien entendu.
 
L'entame de semaine sur la bourse de Paris s'effectuera donc dans le rouge et aussi probablement dans un volume handicapé par le pont du 8 mai et de la fermeture des marchés de Londres aujourd'hui. Pour autant, la nervosité s'immiscera dans les transactions sur la bourse en direct avec des séquences intraday d'arbitrages après ce week-end riche en enseignements sur la volonté des peuples consultés (Merkel a essuyé également un échec outre-Rhin dans une élection valant de test en vue des législatives 2013) à ne plus accepter l'augure des tours de vis, en écho déjà aux manifestations à caractère social qui jalonnent depuis des mois l'Europe. Il convient de prévoir des variations erratiques pouvant déclencher de forts déséquilibres sur les indices boursiers et sur l'ensemble des segments de la haute finance (devises, obligataire...).
 
Techniquement, le cac40 revient sur les 3100 points en ouverture ce matin. C'est assurément une base de travail pertinente que ce socle apparemment assez solide : en avril l'indice des actions françaises avait pris appui sur l'ouvrage en se propulsant ensuite largement par dessus les 3250. Dès lors, ce ratio des 61.8% retracés de la vague verte 2800/3600 constituera l'attraction du day trading. Nous diagnostiquons au nord une strate de compression des courants qui se dresserait en trublion pour stopper toute relance haussière entre 3120 et 3130. Au sud, sur fléchissement des cours sous le psy. précité, les 3060 auraient leur mot à dire. Les configurations hebdomadaire et mesnuelle des boufgies ne sont pas très engageantes de plus. Tant que l'on ne parvient pas à accrocher 3180 à la cloche, nous bannissons toute notion de rebond sérieux durant les 72 heures.

La suite avec les balises intraday et l'ensemble de nos analyses forex du jour sur le Foxy Trading Club !