Il faut garder espoir. Même si les cambistes ont très envie de jeter leur bonnet par dessus les moulins en guise de déception face à une diplomatie européenne qui avance à petits pas vers le fameux sommet de demain et vendredi. En effet, à 24 heures de ce rendez-vous qui comme d'habitude et selon l'expression consacrée s'annonce "crucial", il semble que les 27 traînent les pieds faute d'une coordination entre les divers protagonistes évidemment. A priori, les instances dirigeantes préparent le forex trading à peu de décisions qui découleront de cette réunion. C'est donc dans une atmosphère de résignation que l'euro dollar flanche à l'instar de l'ensemble des actifs à risques boudés par des investisseurs qui ruminent à force qu'on tente de leur faire avaler des couleuvres. Cette crise budgétaire du système monétaire unique ressemble au rocher de Sisyphe, écueil beaucoup plus difficile à résorber qu'un banal pavé dans la mare...
Fatalement le tour du propriétaire indique que le décor s'assombrit au fur et à mesure que le cul-de-sac se précise. Les agences de notation s'en donnent à coeur joie. Moody's ne s'est pas fait prier pour punir un bon quarteron d'établissements bancaires outre-Pyrénées. La valse se poursuit allégrement au grand dam des transactions d'une haute finance abasourdie par des tractations entre les politiques du vieux sol qui déjà font le terreau d'une spéculation mettant la pression sur les membres malades de la zone euro. Inutile de pérorer sur le regain de tension sur le papier obligataire de Madrid ou Rome. Depuis la demande officielle de Rajoy d'une aide internationale afin de sortir le secteur de la banque outre-Pyrénées, les traders se détournent de la signature hispanique, comme si la communauté prévoyait encore du grabuge à venir chez la quatrième puissance économique sur notre rive. Puis, Chypre a également tenu à signaler ses difficultés en frappant à la porte de l'UE. Là aussi les banques... Bref, sans tergiverser, le marché des changes doit s'interroger : "A qui le tour ?". La menace systémique est à son comble.
Hier soir Moscovici accompagné du commissaire européen aux affaires économiques, Rehn, recevait ses paires allemand, espagnol et italien ; ce mercredi, dans l'ambiance vespérale de l'Elysée, Hollande invite Merkel à dîner : en tous les cas, on ne peut pas reprocher aux principaux acteurs de préparer le film de ce conseil européen ! Des bruissements rebondissent sur la notion de l'union bancaire (il s'agit en somme de l'unique piste de travail qui aboutirait à un effet d'annonce). Ainsi il serait question que l'euroland bâtisse une sorte de bureau du Trésor, lequel aurait en charge d'émettre des euro-obligations. Revoici par la fenêtre la mutualisation de l'endettement qui fut prestement mise à la porte par Berlin ! Néanmoins que la chancelière outre-Rhin se rassure : le projet s'il a lieu verrait le jour à moyen terme, soit dans deux ou trois ans au minimum. C'est l'éternité au vu du spectacle actuel des finances sur le vieux continent.
Techniquement la paire phare du marché forex reste sous le joug d'un courant vendeur qui ne se dément pas. Notre analyse EUR/USD ne varie pas d'un chouia et nous persévérons à penser que le rouge est la couleur des prochaines heures sur le couple de devises. Le dollar profite de son statut refuge pendant que les cambistes se défaussent de l'euro. Le mouvement de balancier suppose que si sur l'échiquier graphique le billet vert réussissait à fracturer 1.2450 en bas, la course des prix devrait pouvoir nous entraîner en direction du 1.2370. Rappelons que sous 1.2550 nous proscrivons toute aventure en call swing. Pour occuper le day trading, nous plaçons notre range intraday de 1.2540 à 1.2370. Gare aux commandes de biens durables et aux promesses de ventes aux USA. Les stocks de pétrole seront répandus en marge des statistiques chez l'oncle Sam.
La suite avec les balises de trading EUR/USD et l'ensemble de nos analyses forex/bourse pour ce mercredi sur le Foxy Trading Club.