L'euro miné par les inquiétudes autour de la mise en place du MES

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Sur les marchés actions, les indices asiatiques ont terminé cette séance sans réelle direction. Les investisseurs sont inquiets d’un ralentissement global de l’économie dans la région. En effet, la Chine a publié hier des résultats d’augmentation de ses importations plus basses que prévu. Le Nikkei clôture en baisse de 0.08% à 8851 points, le Hang Seng perdait 0.31% à 2631.64 points et l’indice chinois le SSE gagnait 0.19% à 2168.44 points. A noter que la banque centrale japonaise entame aujourd’hui une réunion de deux jours, mais ne devrait pas prendre de nouvelles décisions selon de nombreux experts du marché.

Outre atlantique, les indices reculent pour le quatrième jour consécutif. Le S&P500 connaît son plus grand rallye baissier depuis mai. Les marchés s’inquiètent des profits des grandes entreprises, la saison des résultats trimestriels étant lancée. La séance avait pourtant bien débuté suite aux décisions prises durant le sommet de l’eurogroupe qui prévoyaient une aide d’urgence de 30 milliards d’euros pour sauver les banques espagnoles. Mais la tendance s’est renversée suite à l’annonce de possibles mauvais résultats de la part de valeurs technologiques aux USA comme AMD, AMAT et CMI. Le Nasdaq baissait de 1% à 2902.33 points, le Dow Jones abandonnait 0.65% à 12653.12 points et le S&P500 perdait 0.81% à 1341.47 points. Côté valeurs, Alcoa a terminé en nette baisse hier -4,11%, après avoir annoncé lundi soir une perte de deux millions de dollars au deuxième trimestre. A suivre le groupe d’hôtellerie Marriott, et les banques Wells Fargo et JP Morgan qui sont les trois prochaines sociétés à publier leurs résultats trimestriels.

Sur les marchés européens, le CAC40 devrait ouvrir à l’équilibre ce matin. Les places financières en Europe ont été soutenues par l’accord trouvé au sommet de l’eurogroupe. La tendance est à la prudence : l’Espagne étant progressivement mise sous tutelle européenne. Ce mercredi, Mariano Rajoy expliquera aux députés la prochaine salve d’austérité et, dès vendredi, le Conseil des ministres adoptera les projets de loi. Côté italien, Mario Monti n’exclut pas un recours au fonds de secours de la zone euro pour faire face à la flambée de ses taux d’emprunt, ce qu’il avait toujours écarté jusqu’à présent.

Forex:
L’euro perd du terrain face au billet vert et s’échange autour des 1,2265$. La monnaie unique est fragilisée par le pression exercée sur les taux à 10 ans espagnols et italiens. Hier, les déclarations du premier ministre italien, Mario Monti, ont jeté un coup de froid sur les marchés. En effet, celui-ci a annoncé que l’Italie aurait sûrement besoin d’une aide européenne rapide pour faire face à ses échéances de paiements. Ainsi, l’Italie a affirmé vouloir utiliser les fonds du MES dans le but de baisser ses coûts d’emprunt. Or, au même moment la cour constitutionnelle allemande a affirmé qu’elle aurait besoin d’un délai de 3 mois supplémentaires en ce qui concerne la ratification du MES. Cette annonce a fait vaciller la monnaie européenne retombant sur ses plus bas depuis 2 ans. Le marché s’interroge sérieusement sur la capacité des dirigeants européens à juguler la problématique des dettes souveraines au sein de la zone euro. Les investisseurs se demandent même si le Sommet Européen a servi à quelque chose tant la situation est à la limite d’exploser. Dans ce contexte d’incertitude, la devise des dix-sept recule face à l’ensemble de ses contreparties. L’euro s’échange autour des 97,30 yens, des 1,1990 dollar australien et aux alentours des 0,7885£. De son côté, sur le NYBOT, le billet vert se maintient et le Dollar Index cote 83,46 points. Enfin, la paire USD/JPY reste stable et se traite autour des 79,39 yens. En outre, les investisseurs suivront attentivement la réunion monétaire de la banque centrale du japon (BoJ) à l’issue de laquelle elle doit rendre une décision sur son taux directeur et présenter ses prévisions de croissance.

Matières premières:
Au chapitre des matières, après avoir été très largement vendu hier, le marché pétrolier tentait de reprendre des couleurs dans les premiers échanges. En effet, la fin de la grève du secteur pétrolier en Norvège a provoqué un fort mouvement baissier. Le gouvernement a officialisé, hier, la fin du conflit qui l’opposait au secteur pétrolier du pays. Le risque d’un blocage complet de la production norvégienne en pétrole a donc été évité entraînant une détente sur le marché. Pour rappel, la Norvège fournit près de 2% de la consommation mondiale. Par ailleurs, la baisse des indices américains pesaient également sur la tendance. Ainsi, suite à l’annonce, les cours perdaient 2,4% à New-York revenant à un plus bas de 83,62 dollars. Le Brent, de son côté, perdait plus de 2% à un plus de bas de 97,70 dollars. Néanmoins, les cours se redressaient dans les échanges asiatiques, les investisseurs se replaçant à l’achat alors que les cours butaient sur des supports. De plus, l’annonce d’une baisse des stocks par l’American  Petroleum Institute permettait également une détente des cours. Ce matin, à New-York, les cours évoluaient autour des 84,6 dollars. A Londres, le Brent s’échangeait contre 98,5 dollars.

Sur le front des métaux précieux, l’or n’échappait pas à la baisse sur les matières premières suite aux mauvais chiffres des importations chinoises. Cependant, l’environnement économiques mondiale morose soutient le métal jaune et empêche, pour le moment, une baisse plus marquée. L’once d’or s’échange, ce matin, autour des 1 576 dollars.

Du côté des matières premières agricoles, la tendance est toujours à la hausse malgré une légère détente hier. En attendant le rapport de l’USDA, les investisseurs anticipent une baisse des prévisions concernant les récoltes suite à la sécheresse qui sévit aux Etats-Unis. L’ensemble des estimations de production devraient être revues à la baisse ce qui fait grimper les cours. Le contrat maïs à échéance décembre gagnait 1% à 7,24 dollars le boisseau. Le soja grimpait aux alentours des 15,57 dollars le boisseau. Le blé n’échappait pas non plus à la hausse avançant de 0,4% à 8,24 dollars le boisseau.