L'ambiance sur le marché des devises n'est pas au beau fixe et il s'avère que le ciel de la haute finance se couvre derechef un peu davantage au fil des sessions de trading vécues dans les carnets d'ordres. La zone euro reste largement suspectée d'un effet de contagion de l'endettement souverain. Surtout que l'Espagne émet de forts signaux de faiblesse adoubés par la dégradation de Madrid par Standard & Poor's avec dans la foulée les banques espagnoles clouées au pilori par le bureau d'étude en raison d'un manque de cash et de solidité financière. La nation ibérique en récession avérée désormais indique un chômage culminant à quasiment 25%. Autant d'éléments qui militent à une aide internationale malgré les dénégations de Rajoy à cet égard. La BCE dont le comité de politique monétaire se tiendra demain devrait soutenir l'état dans la difficulté en rachetant sur le marché ses obligations afin d'éviter que la quatrième économie de l'euroland ne boive la tasse... de trop.
En outre, le vieux sol vit de nos jours sur des annonces à l'endroit de cures d'austérité qui doivent s'accompagner de plus d'initiatives en faveur de la croissance. Le dilemme n'est pas nouveau et beaucoup avaient agité le spectre d'une forte décélération de l'activité à cause de toutes ces mesures draconiennes imposées par les bailleurs de fonds de la troïka. Il appert que ces prévisions soient sur le point de se vérifier : c'est pourquoi les autorités européennes en question changent de ton ou accentuent leurs doléances à l'image de Monti, Draghi, Van Rompuy, Barroso... Merkel également se convertit à l'idée en invoquant un sommet européen fin juin avec un "agenda croissance" ! A 3 jours de connaître le nom du Président de la République française, Hollande semble se réjouir de ce changement de cap dans les discours des uns et des autres, bien que, comme le candidat socialiste l'a reconnu, si lui aussi soit très favorable à une politique de croissance par des dépenses publiques, les moyens pour y parvenir ne font pas bon ménage avec les réformes structurelles que souhaitent les partenaires du vieux continent à ces fins. Il n'empêche que le trading forex devrait osciller dans le brouillard électoral de l'Hexagone car si les sondages donnent Sarkozy battu, les écarts se resserrent au fur et à mesure que l'échéance cruciale de dimanche approche... Attention à ne pas négliger par ailleurs le scrutin législatif dominical en Grèce aussi puisque la fronde anti-austérité déclenchée en l'occurrence récemment aux Pays-Bas est à même de donner écho en terre héllène : ce qui aurait un impact certain sur la suite des événements du maintien ou pas de la périphérique au sein des 17.
Après une baisse du PIB plus marquée que ce que les économistes ne prévoyaient au premier trimestre de l'année, l'oncle Sam semble vraiment dans une phase de baisse de régime à en constater le PMI de Chicago en net retrait également en dépit hier d'un sursaut de l'ISM manufacturier plus important qu'attendu. Les cambistes vont commencer à croire à de nouvelles manoeuvres d'assouplissement monétaire de la part de la Fed, à l'instar de ce que Bernanke confiait la semaine précédente au sortir du FOMC. Pour autant, un QE3 est-il possible ? Voilà en somme toute l'interrogation à laquelle il convient de répondre actuellement alors que les espoirs d'un tel plan furent douchés par des commentaires émanant d'une réunion de la réserve fédérale l'avant dernière fois que l'institut avait eu à statuer sur les fed funds, ndlr. Par conséquent, l'attentisme prévaudra car vendredi sera dévoilé le rapport mensuel sur l'emploi us. Il sera temps de découvrir les chiffres du chômage et des créations de postes pour se faire une idée précise de la situation de la bannière étoilée et de sa santé économique.
Aujourd'hui l'ADP diffusera son enquête dans le privé en préambule au dossier officiel dans deux jours du Département au Travail. L'agenda des statistiques au matin mentionne que la Chine délivrera son PMI manufacturier selon HSBC (dernier en date 49.10) : confirmera-t-il le chiffre du bureau national publié lundi attestant d'un redressement à plus de 53 (plus de 50 stipule que l'activité est en expansion) ? En Europe, nous prendrons connaissance du PMI et du chômage dans la zone euro (10.9% en hypothèse). Techniquement sur l'échiquier graphique, l'EUR USD teste le plafond du 1.3280. Les supporteurs du dollar essaient de résister dans le giron face à des acheteurs de la paire phare du forex qui bravent les incertitudes par des opérations assez hardies au vu du contexte. En revanche, sur l'ouvrage en question, on sent une appréhension à ne pas "pousser le bouchon trop loin". Notez s'il vous plaît que sur la séquence rouge de fin février au creux du 1.3000, les 61.8% de retracement enverraient les cours renifler 1.3300. Nous ne sommes pas dans une optique haussière étant donné des prix calant dans cette bande 1.3280/1.3300. Nous tentons une pièce négative au contraire avec dans la mire un reflux vers 1.3180/50.
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