Dans son dernier communiqué, la Réserve fédérale a réitéré sa confiance dans l'économie américaine, ajoutant que le récent ralentissement était dû à des facteurs temporaires. Les dernières données laissent penser que ces facteurs pourraient durer plus longtemps que prévu. Le rapport ADP d'avril publié hier montre que le secteur privé a créé seulement 169k emplois le mois dernier, contre un consensus de 200k. Il renforce en outre les craintes entourant l'industrie manufacturière américaine, qui a détruit 10k postes, après l'affaissement de la production industrielle en mars (-0.6% m/m contre 0.1% attendu).
L'amélioration encourageante de l'économie européenne et les indicateurs américains décevants ont amené les investisseurs à réévaluer le niveau de l'EUR/USD. L'euro a pris plus de 8% depuis son point bas du 13 mars. En juin 2014, il valait 1.3990 dollar. Au cours des mois suivants, il a perdu 25% sous l'effet de la clôture du QE de la Fed et de l'intégration du relèvement des taux US à venir par les traders. Ces derniers misaient sur la poursuite au même rythme de la croissance américaine, ce qui ne s'est pas concrétisé.
Nous restons haussiers sur le dollar à long terme et nous nous attendons à une accélération sensible de l'économie US au troisième trimestre, accompagnée d'une progression du dollar. Les données américaines seront cependant étroitement surveillées dans les semaines à venir et les traders s'empresseront d'acheter le dollar dès la publication de bons chiffres. Nous pensons que la correction de l'EUR/USD arrive à son terme et qu'il faudrait des données catastrophiques en provenance des Etats-Unis pour que le cross parvienne à franchir la zone de résistance des 1.1450/1.1550. En cas d'essoufflement de la monnaie unique, un support se tient à 1.1050 (ancienne résistance devenue support). La résistance la plus proche se situe à 1.1376.
La Norges Bank va-t-elle maintenir son taux de dépôt ? (par Yann Quelenn)
La banque centrale de Norvège doit annoncer sa décision sur le taux des dépôts à vue ce jeudi. Lors de sa réunion de mars, elle avait décidé, contre toute attente, de le maintenir à 1.25%. L'inflation a augmenté en mars, essentiellement du fait de la dépréciation de la couronne, mais les perspectives de croissance du pays ont été revues à la baisse en raison du ralentissement de l'important secteur pétrolier norvégien. Le gouverneur Oeystein Olsen a déclaré que si les prévisions négatives s'avéraient conformes à l'évolution de l'économie dans les deux prochains mois, un abaissement du taux de dépôt pourrait intervenir en mai ou juin.
Selon nous, la Norges Bank attendra d'autres données sur le premier trimestre, notamment les chiffres du PIB, avant de réduire le taux. La poursuite de l'affaiblissement économique rendrait une réduction quasiment certaine en juin. Néanmoins, lerécent rebond des prix du pétrole sera manifestement accueilli avec soulagement par la banque centrale. L'USD/NOK se traite actuellement entre 7.4017 et 7.4460, avec une nette tendance baissière depuis mars. Une résistance sur 7.5189 pourrait être ciblée après l'annonce du verdict.
IPC du Mexique (par Peter Rosenstreich)
Les traders scruteront les chiffres de l'inflation mexicaine pour y déceler une nouvelle baisse. Les marchés tablent sur un IPC stable à 3.1% a/a, mais3.05% nous semble plus en ligne avec l'environnement désinflationniste actuel. La chute des prix du pétrole, l'absence d'investissements dans l'énergie et la décélération de l'économie américaine ont lourdement impacté l'inflation mexicaine. La décision récente de la Banque du Mexique de maintenir les taux à 3.00% nous paraît équilibrée. La banque centrale suivra l'évolution du peso et les messages ambigus de la Fed avec prudence. Le risque d'une fuite des capitaux résultant des relèvements des taux de la Fed reste une préoccupation majeure. Cependant, dans le contexte latino-américain de perspectives d'inflation élevées (notamment au Brésil), la position accommodante de la banque centrale mexicaine est une anomalie et le peso devrait de nouveau sous-performer face à ses homologues régionaux.
Challenging Resistance
URUSD La paire EUR/USD bondit jusqu'à la résistance solide des 1,1376 (plus haut du 26/02/2015). La paire peut rencontrer des supports à 1,1334 (plus bas intrajournalier) et à 1,1207 (plus bas du 06/05/2015). Une cassure à la hausse pourrait suggérer un test de la résistance des 1,1534 (plus haut de la réaction du 03/02/2015). À plus long terme, le triangle symétrique de 2010-2014 favorise un autre mouvement de baisse vers la parité. Par conséquent, nous estimons que la récente évolution sans tendance est une pause de la tendance baissière sous-jacente. Des supports clés peuvent se situer à 1,0504 (plus bas du 21/03/2003) et à 1,0000 (support psychologique).
GBPUSD La paire GBP/USD affiche un intérêt acheteur à court terme limité après la cassure de la résistance de la ligne de tendance baissière des 1,5175. La paire peut rencontrer des résistances horaires à 1,5262 (27/04/2015). Des supports clés se situent à 1,5100 (plus bas du 27/04/2015) et à 1,5028 (plus bas du 24/04/2015). À plus long terme, la cassure du support solide des 1,4814 ouvre la voie à un autre mouvement de baisse à moyen terme vers le support solide des 1,4231 (plus bas du 20/05/2010). Une résistance clé se situe à 1,5552 (plus haut du 26/02/2015).
USDJPY La paire USD/JPY sera faible tant que les cours resteront au-dessous de la résistance des 120,10/20 (ligne de tendance baissière). Un support horaire se situe à 119,20 (plus haut du 29/04/2015 et plus bas intrajournalier), puis à 118,53. Une autre résistance est assurée par le récent sommet atteint à 120,50, puis à 120,84 (plus haut du 13/04/2015). Un biais haussier à long terme sera favorisé aussi longtemps que le support solide des 115,57 (plus bas du 16/12/2014) tiendra bon. Une progression graduelle vers la résistance majeure des 124,14 (plus haut du 22/06/2007) est favorisée. La paire peut rencontrer un support clé à 118,18 (plus bas du 16/02/2015), alors qu'une résistance clé se situe à 121,85 (voir aussi le canal baissier à long terme).
USDCHF La paire USD/CHF reste sous la pression vendeuse après la cassure de la zone de support clé définie par la barre des 0,9170 (base du 30/01/2015) confirmant une tendance baissière sous-jacente. Le prochain support peut se situer à 0,8986 (plus bas du 28/01/2015). Des résistances horaires peuvent se situer à 0,9178 (plus haut intrajournalier), puis à 0,9413 (plus haut du 30/04/2015) et à 0,9493 (plus bas du 27/04/2015). À plus long terme, l'élan haussier de la paire USD/CHF a repris après la chute liée à la suppression du cours plancher de la paire EUR/CHF. Un test de la résistance solide des 1,0240 est probable. Par conséquent, la faiblesse actuelle est perçue comme une évolution de contre-tendance. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015).