La publication de statistiques économiques moroses a mis le dollar à mal au début de la séance américaine d'hier. Le billet vert a ainsi perdu 0.50% face à l'euro dans des conditions de maigre liquidité, la plupart des marchés étant fermés pour le week-end de Pâques. L'EUR/USD a atteint 1.1220, tandis que l'indice dollar a reculé à 95.84, pénalisé par des chiffres de l'inflation décevants. Le baromètre préféré de la Fed, l'indice core des dépenses de consommation des ménages, a progressé de 0.1%m/m en février, contre 0.3% au mois précédent et 0.2% de consensus. En glissement annuel, il est resté stable à 1.7%, après 1.8% en janvier. Ces données montrent que les Américains restent prudents et privilégient l'épargne, alors que les revenus ont continué d'augmenter à un rythme régulier. Toutefois, les dépenses personnelles du mois de janvier ont été révisées en nette baisse, ce qui laisse penser que la reprise pilotée par la demande intérieure prendra du temps. Le dollar a perdu du terrain face à la plupart des devises lundi. Le marché devrait toutefois réévaluer les statistiques avec le retour des traders au terme de la pause pascale. L'EUR/USD est retombé sous le seuil des 1.12. Techniquement, le biais reste baissier, le niveau des 1.1144 étant le support le plus proche (Fibonacci à 38.2% du rebond de mars).
L'USD/JPY a poursuivi sa progression pour gagner 2.75% sur son point bas de mi-mars, sur fond de statistiques japonaises toujours déprimées. Le taux de chômage a augmenté à 3.3% en janvier, contre 3.2% au mois précédent. Les chiffres du commerce de détail sont ressortis à +0.5% a/a, contre des estimations de 1.6% et -0.2% (après révision à la baisse) en janvier. Enfin, les ventes de détail se sont contractées de 2.3%m/m, très en dessous de la projection médiane de -0.9%. La lecture de janvier a cependant été revue à la hausse de -1.1% à -0.4%. Nous nous attendons à voir le yen rester sous pression, car la BoJ devrait intervenir pour en empêcher l'appréciation potentielle.
Le dollar néo-zélandais a été la devise la plus performante des échanges nocturnes. Le NZD/USD a testé les 0.6761 avant de se tasser légèrement à 0.6745, les traders ne trouvant pas de raison de le pousser encore à la hausse dans un contexte de réductions des taux imminentes de la RBNZ et d'un possible resserrementde la Fed. Le kiwi a buté sur la zone de résistance des 0.6750-75 (haut du range de février). En cas de persistance des pressions sur prix des matières premières, il devrait effacer ses gains pour revenir sur les 0.66.
En Europe, les futures sur actions pointent vers une ouverture en hausse malgré la tendance négative de l'Asie boursière. Au Japon, le Nikkei et le Topix ont laissé0.18% et 0.31% respectivement. Les places de Chine continentale ont également évolué en territoire négatif, le CSI 300 cédant 1.22%. A Hong Kong, le Hang Seng a lâché 0.31%, tandis qu'en Australie, le S&P/ASX a fléchi 1.57% sur fond de poursuite de la baisse des prix du minerai de fer. Le contrat de septembre a reculé de 4.30% à 375 yuans/tonne métrique sur la Bourse de Dalian.
Le menu du jour comprend les ventes de détail suédoises ; la confiance des milieux d'affaires et des consommateurs italiens ; les discours de John Williams et Robert Kaplan (tous deux membres non votants de la Fed), ainsi que de Janet Yellen, et la confiance des consommateurs aux Etats-Unis ; le communiqué de la BoE sur sa réunion du 23 mars.