La Banque Centrale Européenne a laissé sa politique monétaire inchangée hier, mais l'euro a été vendu agressivement après que la présidente Christine Lagarde ait confirmé qu'un nouvel assouplissement était en cours. La Banque centrale cherchera à recalibrer tous les instruments lors de sa prochaine réunion politique, selon Mme Lagarde. Nous pensions qu'il y avait une petite chance que des mesures proactives soit prises lors de la réunion d'hier, mais la banque centrale utilisera les six prochaines semaines pour évaluer le niveau de relance nécessaire, l'efficacité des mesures d'austérité nationales en Europe et le résultat des élections américaines. Si la situation s'était améliorée aujourd'hui, les marchés européens auraient grimpé en flèche, mais tout flux de marché positif pourrait disparaître le jour des élections américaines. Afin de s'assurer que ses actions ont eu un impact durable sur les actifs européens, il est en effet plus judicieux d'attendre le moment où leur puissance ne sera pas diluée par d'autres problèmes.
L'euro s'effondre alors que la BCE prévoit un recalibrage complet en décembre
Mme Lagarde a déclaré que si les chiffres du PIB du troisième trimestre de vendredi pourraient être meilleurs, "la hausse des cas de COVID-19 et l'intensification des mesures de confinement qui en découle pèsent sur l'activité, ce qui constitue une nette détérioration des perspectives à court terme". Les perspectives sont si sombres qu'elle a déclaré qu'ils ne peuvent pas exclure une contraction au quatrième trimestre. Le ministre français des finances, Bruno Le Maire, prévoit une contraction de 15 % de l'économie française suite au dernier blocage. Il ne fait aucun doute que des mesures de relance supplémentaires sont nécessaires car "ils vont tout examiner (recalibrer)". D'ici décembre, ils disposeront des données nécessaires pour mettre à jour leurs projections économiques, ce qui leur permettra de décider si un autre plan de relance massif est nécessaire. Au minimum, ils devront étendre leurs programmes d'achat d'actifs et d'achat d'urgence en cas de pandémie. Ils devront également ajuster les conditions des TLTRO, mais ce que le marché veut vraiment, c'est une baisse des taux d'intérêt. Or, les taux sont déjà à un niveau historiquement bas et une nouvelle baisse pourrait ne pas avoir beaucoup d'impact sur l'économie.
Le grand événement de la BCE étant derrière nous et le PIB du troisième trimestre de la zone euro étant attendu ce vendredi, nous pourrions voir l'EUR/USD rebondir dans les prochaines 24 heures. La baisse d'aujourd'hui s'est arrêtée à la MM 100 jours, ce qui constitue un niveau de soutien essentiel. La semaine prochaine, nous devrions observer une plus grande aversion au risque lundi et mardi, mais après cela, la façon dont les devises s'échangent dépendra entièrement du résultat des élections américaines. Une victoire écrasante de l'un ou l'autre des candidats serait moins perturbatrice qu'un résultat incertain.
Le PIB déclenche la reprise du dollar
Entre-temps, une reprise américaine plus forte que prévu au troisième trimestre a contribué à faire monter le dollar américain et les actions. Le président Donald Trump a également promis un important plan de relance après l'élection. Quel que soit le vainqueur, d'autres mesures de relance sont en cours. Alors que les gouvernements européens agissent rapidement pour contenir le virus dans leur pays, les nouvelles infections quotidiennes aux États-Unis atteignent le troisième niveau le plus élevé jamais enregistré. L'absence de mesures d'endiguement aux États-Unis signifie qu'il n'y a pas de fin en vue. L'administration actuelle espère un vaccin et une solution médicale, mais avant que cela ne devienne largement disponible, les chiffres vont s'aggraver, bloquant les systèmes hospitaliers dans tout le pays. Les chiffres sur les revenus et les dépenses des particuliers doivent être publiés vendredi. Bien qu'ils puissent donner un coup de pouce à l'USD/JPY, les gains sont limités à l'approche des élections. Nous continuons à chercher à réduire les risques, ce qui signifie de nouvelles pertes pour les cross de l'euro, du dollar australien et du yen.