Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Voici un beau record de complaisance et d’occultation de tout facteur économique ou géopolitique pouvant affecter les marchés. Il a été inscrit juste après que Steven Mnuchin a en quelques sorte spoilé la mesure phare que Paul Ryan (le porte parole de la majorité républicaine) devrait annoncer ce soir, à savoir l’abaissement de l’impôt sur les entreprises (PME et PMI) à 15%. Cela devrait selon lui relancer la croissance… donc s’auto-financer. Wall Street se sent pousser des ailes. Les records historiques de la veille sont égalés ou battus avec un Nasdaq à 6 036 Pts et un Russel 2000 à 1 414 Pts… Mais c’est surtout du côté du VIX que cela devient intéressant ; l’indice de la peur marque un nouveau plancher à 10,65.
Mais il y a une faille dans le raisonnement de la réforme fiscale de Trump : la hausse de la consommation repose d’abord et avant tout sur les classes moyennes… or les classes moyennes sont proches du seuil de pauvreté. Les classes moyennes ne sont que très rarement chefs d’entreprises et rémunérés par les dividendes, la plupart des salariés précaires ou sous-payés ne sont pas soumis à l’impôt. Ils ne gagneront donc pas un cent de plus après la présentation de la « sensationnelle » réforme Trump puisqu’il n’a pas prévu de les faire bénéficier du mécanisme de « l’impôt négatif » ! Enfin, l’immense majorité des Américains ne sera pas concernée par l’abaissement de la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu de 40/ 42% (selon les Etats) à 33%. (Ceux-là ont déjà 2 ou 3 voitures, une garde robe bien garnie, consomment bio, etc.). Ils ne vont pas consommer leur future économie d’impôts et Wall street espère juste qu’ils achèteront plus d’actions. Le prétexte de la croissance par la réforme fiscale, c’est surtout un façon d’encourager le gonflement de la bulle boursière.