Obtenir 40% de réduction
⚠ Alerte résultats ! quelles actions sont destinées à s'envoler ?
Découvrez les actions des ProPicks. Ces stratégies ont gagné 19,7% cette année.
Débloquer la liste

La dette italienne est une bombe à retardement, une aide sera-t-elle nécéssaire?

Publié le 06/02/2019 14:27
Mis à jour le 02/09/2020 08:05

L'Italie présente l’endettement le plus élevé de la Zone Euro, et ne pourra probablement pas redresser la situation sans aide extérieure, comme on a pu le constater lorsque la situation financière de l’Italie a été placée sous le feu des projecteurs en fin d’année dernière, avec le feuilleton des négociations avec l’UE au sujet du budget 2019, l’Italie ayant de justesse évité les sanctions.

La dette italienne : Un sujet appelé à revenir sur le devant de la scène

A 2300 milliards d'euros, la dette de l’Italie est en effet réellement colossale. Cela représente plus de 130% PIB…

Le marché a eu faussement l’impression que la situation était sous contrôle, lorsque le gouvernement italien a finalement consenti à faire des efforts en ce qui concerne ses projets de dépense, et à afficher des prévisions de croissance moins ambitieuses, mais il ne faut pas être dupe : L’inquiétude au sujet de l’Italie animera de nouveau les marchés, tôt ou tard.

Le ralentissement économique en Italie et dans toute l'Europe va en effet remettre en question les prévisions de croissance, et par la même occasion les objectifs de déficit, avec à la clé un regain d’inquiétude qui poussera de nouveau les taux italiens vers les sommets enregistrés en octobre dernier.

Et en plus d’alimenter les spéculations sur un possible défaut de paiement de l’Italie, une hausse des taux pèsera également sur les résultats des entreprises et sur leur capacité à investir, alimentant un cercle vicieux dont on voit mal comment le pays pourrait sortir sans une aide extérieure.

Les banques en première ligne en cas de dérapage de la situation

Les grandes banques européennes, pour la plupart assises sur des montagnes de dette italienne seraient également directement menacées en cas de risque de défaut de paiement de l’Italie.

Les banques italiennes sont biensur les plus exposée à la dette nationale, mais les banques françaises et allemandes sont également largement exposées au risque italien.

En France, et selon Bloomberg, BNP Paribas (PA:BNPP) serait exposée à hauteur de 143,2 milliards d'euros, tandis que Crédit Agricole (PA:CAGR) détiendrait 91,2 milliards d’euros de dette italienne. Société Générale (PA:SOGN) de son côté en détiendrait 21,2 milliards d’euros.

En Allemagne, la Deutsche Bank (DE:DBKGn) détient 29.6 milliards d’euros de prêts en provenance d’Italie, tandis que Commerzbank (DE:CBKG) en affiche 12,4 milliards d’euros dans son bilan.

Cela peut sembler peu par rapport aux banques françaises. Cependant, la rentabilité déjà faible des deux institutions financières fait que les conséquences d’un scénario pessimiste pour l’Italie pourraient être encore plus désastreuses que pour les banques françaises plus exposées.

Peu d’espoir que la situation évolue dans le bon sens

Si la dette italienne inquiète autant les marchés, et qu'elle est considérée comme une bombe à retardement, ce n’est pas uniquement en raison de son montant.

Le fait que l’Italie soit actuellement dirigée par une coalition populiste pour le moins hétéroclite, et souvent très critique envers l’Europe et ses règles joue pour beaucoup dans le fait que la situation de l’Italie pourrait de nouveau inquiéter les investisseurs à tout moment.

Rome a en effet montré lors des négociations budgétaires avec l’UE sa détermination à ne pas prendre le chemin de l’austérité, qui reste la doctrine d’usage en Europe lorsque les dettes d’un pays sont hors de contrôle, et il y a peu de chances que ses positions évoluent si la tension venait à nouveau à augmenter.

Le gouvernement reste en effet déterminé à appliquer ses promesses de campagne, avec la mise en place d’un revenu citoyen, un abaissement de l’age de la retraite, ou des baisses d’impôts, des mesures sensées à terme doper suffisamment la croissance pour mettre l’Italie sur le bon chemin.

Cependant, peu d’économistes y croient. On peut par exemple citer l’italien Mario Seminerio, selon qui l'explosion de la bombe à retardement que constitue la dette italienne est inévitable: "La loi de finances est une bombe à retardement dont l'allumage est programmé pour 2020".

En d’autres termes, la trajectoire budgétaire actuelle de l’Italie va aggraver son problème de dette, bien que l’UE ait validé le projet de budget 2019, et cette dégradation annoncée de la situation pourrait déboucher sur une situation hors de contrôle l’année prochaine.

Vers une aide de l’Europe à l’Italie ?

Si la situation dérape, c’est-à-dire si la croissance continue de faiblir, et que la dette continue d’enfler, entrainant de nouvelles inquiétudes du marché qui feraient monter les rendements italiens en flèche, la question d’une aide envers l’Italie se posera inévitablement, afin d'éviter un scénario de contagion à toute l'Euro, via les banques.

Toutefois, comme on a pu le constater avec les différents plans d’aide accordés à la Grèce il y a quelques années, le soutien financier de l’UE, de la BCE, ou encore du FMI est généralement conditionné à l’application de strictes mesures d’austérité dans le cadre de plans de redressement généralement drastiques.

Or, à ce stade, il est très difficile d’imaginer le gouvernement italien accepter de se lancer dans une période d’austérité telle que la Grèce a traversé en échange de l’aide de la triade UE-BCE-FMI.

L’avenir ne s’annonce donc pas sous les meilleurs auspices pour l’Italie, et à ce stade, le scénario le plus probable reste une montée progressive de l’inquiétude au cours de l’année 2019, à mesure que les chiffres de la croissance italienne continueront de s’afficher sous les prévisions du gouvernement, induisant mathématiquement un dérapage sur l’objectif de déficit budgétaire 2019 sur lequel le pays s’est engagé auprès de l’UE il y a quelques semaines.

Retrouvez les actualités et analyses Investing.com France sur Facebook-Investingcomfrance, Twitter-InvestingFrance et Telegram-Investingfr.

Derniers commentaires

une dette francaise bien plus inquietante que nos amis italiens , le populisme fera beaucoup de bien a l'italie , elle allait crever sans cette reaction là, quant aux technocrates de marie christine ...d'accord mais ces gens eduqués ne gagne pas le 1/10 d'un salaire median de footbaleur (mec qui court apres un ballon) et ces gens sont 900 dans le championnat professionnel francais , alors pesont nos mot et mettons nos cerveaux en bons ordres ... a bon entendeur
analyse très pertinente !Sauf que le populisme a pris le pas sur la raison enflammant les passions racistes de façon frénétique.Abel Manasse Somgbo
Austérité, austérité, austérité ! alors que les technocrates et affiliés de Bruxelles s'engraissent à en crever ! Autant vouloir remplir le tonneau des Danaïdes ! Personne ne pense à demander UNE MEILLEURE GESTION et le bon peuple est fait pour gober ce genre d'argument , comme toujours au ras des pâquerettes et qui a fait, hélas ! la preuve de son efficacité. Ce sont les responsables décideurs--imprudents ou traîtres.- des dettes souveraines qui doivent rendre des comptes, et eux seulement. L'Italie n'a pas à se mettre à genoux devant eux, la contre-élite, qu'on prétend nous faire révérer !!!
Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés