· La décision du FOMC de mettre fin à son programme d’assouplissement quantitatif d’ici la fin de l’année fait monter le billet vert, non seulement parce qu’elle sonne le glas de la stratégie de dépréciation de la monnaie américaine, mais aussi en raison des craintes et de l’incertitude qu’elle suscite, particulièrement sur les marchés émergents. Pour l’heure, la Fed ne semble pas très ennuyée par les tensions apparues sur les marchés émergents, mais cela pourrait changer, vu l’importance de ces économies qui représentent plus de 50% du PIB mondial, selon le FMI. Quoi qu’il en soit, on peut s’attendre à ce que l’action de la Fed continue d’activer la volatilité des marchés financiers.
· Devant l’étonnant manque d’empressement de la Banque centrale européenne à s’attaquer à la déflation en janvier, nous avons reporté d’un trimestre (fin du T2) la date autour de laquelle nous pensons que l’euro baissera à 1.28 par rapport à l’USD. Mais plus elle attendra, plus la BCE devra prendre les grands moyens pour parer à la menace de déflation. Nous continuons de croire que la politique monétaire se détendra davantage dans la zone euro, ce qui pèsera probablement sur la monnaie commune.
· Le dollar canadien était la plus décevante des grandes monnaies en janvier, ayant perdu 4% depuis le Jour de l’an et étant descendu sous notre cible de 1.10 pour la fin du T1 par rapport à l’USD. Mais nous ne sommes pas pressés de prédire une nouvelle dépréciation. À notre avis, les prévisions d’une baisse des taux par la Banque du Canada sont exagérées. De plus, si comme nous le prévoyons, les investisseurs étrangers se reprennent d’affection pour le triple A du Canada et sa situation budgétaire plus saine, les rentrées de portefeuille devraient rebondir, ce qui, avec le dénouement des positions courtes massives sur le CAD, pourrait suffire à maintenir le huard près de son niveau actuel, malgré l’action de la Fed.
Stéfane Marion/Krishen Rangasamy