Cette semaine sera cruciale pour le pétrole, puisque les accords actuels de levée des sanctions internationales contre l’Iran en échange de l’arrêt de son programme nucléaire arrivent à échéance ce Samedi 12 Mai.
En jeu, le maintien de la production iranienne de 1 million de barils par jour dans le marché mondial.
Le retrait de l’Iran du marché du pétrole, en réduisant l’offre, constitue en effet un facteur fondamentalement haussier pour les prix du baril, et ce sont les craintes à ce sujet qui poussent le prix du WTI en hausse ces derniers jours.
Le baril de brut a en effet atteint de nouveaux sommets ce matin, sur les $70.72, au plus haut depuis le 26 novembre 2014.
Les traders sont en effet presque convaincus que Trump retirera les Etats-Unis des accords avec l’Iran, coupant court à toute possibilité de négociation entre la communauté internationale et l’Iran, et ceci semble donc presque intégré aux cours du pétrole après la récente hausse.
Cependant, ce qui est pour l’instant impossible à mesurer concerne les possibles conséquences géopolitiques des accords avec l’Iran, qui pourraient atteindre des proportions catastrophiques. La fin des accords pourrait signifier le redémarrage du programme nucléaire iranien, et la question d'une solution militaire sera alors de nouveau sur le tapis, avec le lot d'inquiétudes que cela peut comporter.
C’est sans doute pour cela que la Grande Bretagne a envoyé aux USA depuis hier Boris Johnson, son ministre des affaires étrangères, afin de tenter une dernière fois de convaincre Donald Trump de maintenir les Etats-Unis dans les accords avec l’Iran.
Il a en effet déclaré : « je crois que maintenir les accords avec l’Iran aidera également à contenir l’agressivité régionale de l’Iran. Je suis sûr d’une chose : Toutes les autres alternatives sont pires. Le choix le plus sage serait d’améliorer les menottes plutôt que de les retirer ».
Notons que ces dernières semaines, Macron et Merkel avaient eux aussi tenté de changer l’avis du Président Américain, sans succès, et on voit donc mal comment Boris Johnson pourrait réussir là où des chefs d'Etat ont échoué.
Au final, il y a donc de bonnes raisons de croire qu’une issue négative dans ce dossier est déjà au moins en grande partie intégrée aux cours. Il existe donc un risque que les opérateurs « vendent la nouvelle » après avoir acheté la rumeur en cas de confirmation de la fin des accords avec l’Iran.
Cependant, nous entrerons ensuite dans une phase d’incertitude géopolitique qui pourrait in fine continuer d’alimenter des craintes et de soutenir les prix du pétrole, dans une toute autre ampleur...
A court terme, le prix du pétrole cette semaine devrait évoluer au rythme des éventuelles déclaration du président US au sujet de l'Iran, et des éventuelles analyses prospectives des conséquences de la fin des accords.