La Grèce ne versera pas aujourd'hui les 300 millions d'euros dus au FMI, bien que le Premier ministre Alexis Tsipras ait annoncé hier que son gouvernement comptait honorer le paiement. Au bord de l'asphyxie, Athènes a demandé à effectuer un seul versement de 1.5 milliard d'euros fin juin. Aux Etats-Unis, le Fonds monétaire international a révisé à la baisse les prévisions de croissance américaine pour la deuxième fois cette année et a appelé la Réserve fédérale à reporter le premier relèvement des taux au premier semestre 2016. La directrice du Fonds Christine Lagarde estime que le taux d'inflation ne progresse pas à un rythme permettant d'augmenter les taux sans risque dans les mois à venir.
Les marchés ont déjà retardé les anticipations de resserrement de juin à septembre, l'économie américaine ayant pâti d'un hiver rigoureux et d'autres "facteurs temporaires". Malgré la confiance dans la reprise exprimée par Janet Yellen, il semble que la stagnation de la première économie mondiale soit destinée à se prolonger. L'EUR/USD a perdu plus de 1% après être redescendu de son plus haut de trois semaines hier, pour passer de 1.1380 à 1.1230 ce matin. Les NFP US (créations d'emplois non agricoles) de mai sont attendus cet après-midi. Les prévisions médianes sont de 226k (223k précédemment), tandis que la croissance des salaires devrait progresser de 0.2% m/m (0.1% préc.). L'EUR/USD réagira probablement à une lecture basse, qui accélèrerait le récent rebond de la monnaie unique. Il faudrait en revanche que les chiffres soient très élevés pour pousser le billet vert à la hausse, les dernière données s'étant révélées décevantes.
Comme largement attendu, la réunion de la Banque d'Angleterre n'a accouché d'aucune surprise. Le MPC a décidé de maintenir inchangés son taux directeur (0.5%) et son programme de rachats d'actifs (375 milliards de livres). Le GBP/USD a évolué sans tendance dans les échanges asiatiques et tente actuellement de casser le support des 1.5338 dans le sillage de la hausse de l'EUR/USD. Côté baisse, le câble trouvera un support autour des 1.52 (seuil psychologique et Fibonacci à 50% du rebond d'avril-mai). A la hausse, la sterling aura besoin d'une nouvelle impulsion pour franchir la zone des 1.58.
L'Asie boursière est partagée ce matin. Le Shanghai Composite se remet de sa chute d'hier et prend 1.45%. Hong Kong cède -0.81% à 27,329 points, Tokyo perd -0.13% et Sydney recule de -0.11%, plombé par une série d'indicateurs décevants. L'AUD/USD se replie lentement vers notre objectif de $0.76, victime de l'annonce d'un déficit commercial australien à son plus haut niveau historique. Nous nous attendons à la poursuite du reflux de l'aussie, tout en restant prudents, car une mauvaise surprise sur les NFP pourrait renverser la dynamique.
En Europe, les indicateurs avancés tendent globalement à la baisse ce matin, sous l'effet du report du remboursement grec et dans l'attente des chiffres de l'emploi US. L'Euro Stoxx perd -1.04%, le Footsie fléchit de -0.36%, le DAX abandonne -1.07%, tandis que les actions suisses reculent de -0.64%. L'USD/CHF campe dans le range 0.9280-0.9420 depuis trois jours.
Aujourd'hui, les traders suivront les créations d'emplois non agricoles, le taux de chômage et la croissance des salaires aux Etats-Unis, le taux de chômage canadien et la production industrielle norvégienne.