Les marchés montrent des signes clairs de frilosité, la crise ukrainienne ne semblant pas prête d'être résolue. D'après Reuters, la Russie a lancé de nouveaux exercices militaires près de la frontière avec l'Ukraine. Rien n'indique que les discussions récentes aux Nations unies ou à Londres aient convaincu la Russie de faire machine arrière. Le référendum de dimanche sur la Crimée va probablement peser sur la propension au risque aujourd'hui. Nous nous attendons en outre à des positionnements sur des valeurs refuges, telles que l'or et le franc suisse, à l'approche du week-end. Le dollar s'est apprécié face à tous ses homologues, à l'exception du yen. Bousculé, l'EUR/USD a glissé de 1.3878 à 1.3848, tandis que l'AUD/USD a encore reculé pour passer de 0.9040 à 0.900 (un affaiblissement aussi enregistré sur les autres monnaies matières premières). Le yen a progressé à 101.50 contre le billet vert. L'USD/CNY a été fixé à 6.1346 (soit +26 pb), tirant l'USD/CNH à 6.1484, légèrement sous le pic annuel inscrit mercredi. L'or s'est replié hier de $1376 à $1368, mais son pull-back devrait être temporaire. Les rendements des Treasuries à 10 ans ont baissé de 8.5 pb à 2.647% pendant la séance américaine avant de se stabiliser en Asie.
L'actualité s'est révélée relativement peu chargée cette nuit, tous les yeux étant tourné vers les débats du conseil de sécurité de l'ONU. A Vienne, le président de la Banque centrale européenne semble s'être enfin décidé à reconnaître l'impact négatif d'un euro fort sur l'Europe, quand il a déclaré que la monnaie entrait de plus en plus en ligne de compte dans l'évaluation de la stabilité des prix par la BCE. Ses propos mettent en lumière la sensibilisation aux risques croissants de déflation résultant de la baisse persistante de l'inflation et soulignent l'importance grandissante de l'euro dans la politique monétaire. Plus tôt en mars, Mario Draghi a indiqué que le taux de change avait réduit l'inflation de 0.4%, mais ses commentaires d'hier ressemblent fort à un premier avertissement verbal. Reste à savoir si son discours ouvrira la porte à des interventions d'autres membres de la BCE si la devise européenne continue de grimper. Après le durcissement de ton étonnant de la RBNZ, les premières statistiques se sont révélées décevantes. Le PMI manufacturier de la Nouvelle-Zélande est ressorti à 56.2 en février contre 56.3 en janvier (données révisées). Le chiffre reste sous les plus hauts annuels. Les échanges sur le NZD/USD ont été mesurés, le cross oscillant entre 0.8525 et 0.8555.
Le calendrier économique de ce vendredi est extrêmement léger. La séance américaine sera marquée par la publication de l'IPP et de l'indice de confiance des consommateurs. Ce dernier est anticipé en hausse à 81.8 contre 81.6 en février (chiffre final). Stanley Fischer, proposé au poste de vice-président de la Fed, doit s'exprimer aujourd'hui. En Russie, la banque centrale doit rendre une décision de politique monétaire après le relèvement de 150 pb opéré lors de sa réunion d'urgence la semaine dernière. Nous n'anticipons aucune action concrète de sa part. La CBR devrait adopter une position "hawkish", le resserrement étant appelé à durer. Elle a réussi à freiner la chute du rouble, mais de nouveaux dégagements massifs pourraient intervenir en cas d'escalade de la crise en Ukraine.