Focus ce jeudi sur le géant mondial de la téléphonie mobile Vodafone (LON:VOD), et sur quelques-unes de ses obligations en euro et en dollar.
Au sein de la dette de Vodafone, qui dépasse largement les 30 milliards d'euros, on retrouve une obligation libellée par coupures de 1.000 dollars, remboursable en septembre 2022 et offrant un coupon fixe de 2,50%.
Il est possible de se la procurer sous le pair aux alentours des 9,10% du nominal, de quoi vous permettre de tabler sur un rendement annuel de 3,07% jusqu’à l’échéance.
D’une maturité légèrement plus longue puisque remboursable en février 2023, l’émission au coupon fixe de 2,95% se traite elle à 98,10% du nominal, portant son rendement annuel à 3,31%. A noter que le coupon de cet emprunt a été payé le 19 février dernier, ce qui limite les intérêts courus à débourser.
De type senior non-sécurisé, ces deux obligations sont notées « BBB+ » dans la catégorie investissement chez Standard & Poor’s.
Si vous souhaitez toutefois éviter le risque de change, Vodafone a également émis des obligations en euro, dont une remboursable en 2031 qui propose actuellement un rendement annuel de 2,16%, sur base d'un cours indicatif de 93,10% du nominal.
Un chiffre d’affaires de 54 milliards d'euros
Basée dans la ville de Newbury au nord-ouest de Londres, Vodafone est l’une des plus grandes compagnies télécoms au monde, proposant des services de téléphonie fixe, de messageries et de données à travers un réseau fixe et sans fil.
Le groupe britannique, qui dénombre 400 millions de clients, est présent dans 23 pays et a réalisé un chiffre d’affaires de 54 milliards d'euros au cours de son exercice fiscal clôturé au 30 mars 2016, en hausse de 2,7% hors effet de change, une première depuis 2008.
La direction expliquait alors récolter les fruits de son plan d’investissement baptisé « Project Spring », étalé entre mars 2014 et mars 2016, qui avait pour objectif de renforcer et d’étendre les infrastructures de son réseau et améliorer le service à la clientèle.
Lourdement impacté par sa filiale indienne
Plus récemment, le groupe britannique a fait état d'une perte nette de cinq milliards d'euros au cours de son premier semestre, multipliée par deux sur un an en raison de très lourdes dépréciations d'actifs et des mauvais résultats de sa filiale indienne Vodafone India.
Il faut dire que les principaux opérateurs mobiles indiens ont souffert de l'irruption sur le marché d'un nouvel entrant, Reliance Jio. Propriété du milliardaire Mukesh Ambani, l’homme le plus riche du pays, Reliance Jio a déclenché une véritable guerre des prix sur le marché indien des télécoms qui a pris au dépourvu ses concurrents.
Au total, Vodafone a déjà acté pas moins de huit milliards d’euros de réduction de valeur sur sa filiale indienne qui représente environ 10% de son chiffre d'affaires. Au troisième trimestre, la situation s’est encore dégradée avec des revenus en repli de 1,9% à 1,45 milliard d'euros pour Vodafone India.
Face à ce constat, Vodafone a annoncé il y a un mois discuter d'une fusion de ses activités en Inde avec son concurrent local Idea Cellular, le numéro trois du marché contrôlé par le conglomérat Aditya Birla.
Le rapprochement entre Idea Cellular et Vodafone India, qui se ferait par l’émission de nouvelles actions du premier au profit du second, donnerait naissance au leader du secteur télécoms en Inde, détenant une part de marché de 40%, et de taille à répondre à Reliance Jo.
Pour Vodafone, ce rapprochement permettrait aussi d’arriver in fine à son projet de mise en bourse de sa filiale Vodafone India, Idea Cellular étant coté à la Bourse de Bombay.
Et en cédant des actions sur le marché, il pourrait également atteindre son objectif d’enlever de ses comptes sa filiale à problèmes, une perspective qui avait d'ailleurs fait monter le cours de l'opérateur lors de l'annonce des négociations fin janvier. Cotée à la Bourse de Londres, l'action se traite actuellement à 202 pence.