Connu pour ses fils d’acier et ses clôtures vertes, Bekaert a vu le cours de son action chuter de 23% au premier semestre, capitalisant l’entreprise courtraisienne, qui emploie plus de 30.000 personnes dans le monde, à 1,7 milliard d’euros.
Le titre avait pourtant bien débuté l’année, alors que la société flandrienne, active dans le tréfilage de fils d’acier et les technologies de revêtement, annonçait avoir franchit pour la première fois de son histoire, le cap symbolique des quatre milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2017.
La direction mettait notamment en exergue de solides performances dans la région EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) ainsi qu’une marge opérationnelle en hausse en Amérique du Nord.
L’action allait pourtant rapidement retomber de ses plus hauts annuels observés fin février. Et pour cause, à l’occasion de la présentation de ses résultats du premier trimestre, Bekaert soulignait que des facteurs négatifs ayant déjà affecté sa performance en 2017, dont une conjoncture difficile en Amérique latine et une volatilité persistante des prix du fil machine, continueraient d’avoir « un effet considérable » sur sa performance au premier semestre.
Cela n’empêchait toutefois pas la direction de confirmer ses prévisions annuelles, tablant sur une demande élevée du secteur auto (sa principale source de revenus à hauteur de 37%), les marchés miniers et la construction, tandis que les perspectives pour les marchés pétroliers et gaziers pourraient s'améliorer au fur et à mesure que les prix pétroliers augmentent.
ING (AS:INGA) sanctionne
Sortie du BEL20 au profit d’Ablynx, l’action du producteur de fils d'acier et de fils laminés allait reculer de plus belle le 8 juin dernier, sonnée par un abaissement d’objectif de cours de la part d'ING.
Principal motivateur de la décision de la banque néerlandaise, et de son analyste Stijn Demeester, la fin des subventions pour les panneaux solaires en Chine.
Selon Stijn Demeester, la fin de ces subventions devrait provoquer une baisse de 30 à 40% des ventes de fils d'acier utilisés pour scier les panneaux solaires fabriqués en Chine, et induire au passage, une pression supplémentaire sur les revenus de Bekaert.
Une tendance à la baisse des ventes de la société au premier trimestre, ou encore, les risques entourant les taxes à l'importation sur l’acier, même si pour le moment, Bekaert n'est pas concerné puisqu’il importe 90% de son fil du Brésil, motivaient également la décision de l’analyste.
Opportunité d’achat sur base du cours actuel ?
On notera que la banque batave reste malgré tout à l’achat sur la valeur, avec un objectif de cours de 43 euros (contre 47 euros précédemment), soit une hausse potentielle de 40% en regard du cours actuel (soit 27,48 euros).
Stijn Demeester rappelle que si Bekaert parvient à s'adapter au changement rapide dans la demande de fil à scier, tournée vers la 3e génération à base de diamant que le groupe belge n’est pas encore en mesure de produire, il confirmerait son leadership technologique et apaiserait les inquiétudes quant à sa rentabilité future.
Que disent les autres analystes ? Sur les sept répertoriés par Bloomberg qui suivent la valeur, six sont à "l'achat" et un à "conserver". L’objectif de cours moyen à douze mois s’élève à 42,5 euros, avec un plus haut de 47 euros chez KBC Securities et un plus bas de 36 euros pour Kepler Cheuvreux.
Quant au dividende, sur base d’une distribution inchangée en regard de 2016 et 2017, soit 1,10 euro brut, un investissement sur l’action aujourd’hui permettrait de tabler sur rendement sur dividende légèrement inférieur à 4%.