Les événements inquiétants ne manquent pas dans le monde, mais les marchés sont toujours enclins à prendre des risques.
Il y a bien sûr des exceptions, mais sous plusieurs angles, les tendances continuent d'être positives, d'après un ensemble de paires d'ETF qui servent d'indicateurs de risque jusqu'à la clôture de lundi (29 janvier).
La tendance à la hausse du risque était visible au début du mois de janvier et le profil se maintient jusqu'à aujourd'hui.
Prenons, par exemple, le ratio d'un portefeuille d'allocation d'actifs global agressif (AOA) par rapport à son homologue conservateur (AOK).
Cette mesure de l'appétit mondial pour le risque a clôturé hier à un nouveau record, suggérant que les investisseurs ne sont pas encore devenus prudents.
Et ce, malgré l'aggravation du conflit au Moyen-Orient, qui pourrait perturber les marchés de l'énergie et qui crée déjà des turbulences pour le transport maritime mondial qui traverse la région.
Un profil de risque similaire prévaut sur le marché américain des actions, basé sur les actions américaines (SPY) par rapport à un sous-ensemble à faible volatilité (USMV).
Cette référence de l'appétit pour le risque des actions américaines a rebondi ces dernières semaines et est proche d'un niveau record.
Parallèlement, la performance relative des actions des semi-conducteurs (SMH), un indicateur du cycle économique, a atteint la semaine dernière un niveau record par rapport à l'ensemble des actions américaines (SPY), avant de connaître un léger recul/consolidation jusqu'à la clôture de lundi.
Autre signe de l'appétit des investisseurs pour le risque : les actions du secteur de l'immobilier (XHB) continuent de se redresser, comme le montre le récent test d'une année de neuf ans par rapport à l'ensemble du marché boursier américain (SPY).
Le marché obligataire constitue une exception à la baisse. Bien que l'on s'attende à ce que la Réserve fédérale commence à réduire les taux d'intérêt, peut-être dès le mois de mars, l'appétit pour le risque sur le marché des titres à revenu fixe reste, au mieux, prudent.
En effet, la mesure de cet appétit par le biais des bons du Trésor à moyen terme (IEF) par rapport aux gouvernements à court terme (SHY) continue de refléter une tendance à la baisse du risque, bien qu'il s'agisse peut-être des premiers stades d'un rebond.
Les marchés ne sont pas à l'abri des risques mondiaux, mais pour l'instant, la soi-disant sagesse de la foule continue de faire abstraction des événements actuels.
Ces dernières années, les marchés se sont habitués aux problèmes géopolitiques, observe Beat Wittmann, associé chez Porta Advisors.
Dans une interview accordée aujourd'hui à CNBC, il prédit que les élections américaines de novembre seront "assez peu pertinentes" pour les marchés et que les actions resteront la "classe d'actifs de prédilection".
Selon M. Wittman, les deux principaux facteurs de risque qui se profilent à l'horizon ne semblent pas menaçants, du moins pas pour l'instant.
"Les troubles au Moyen-Orient se répercuteront-ils sur la hausse des prix de l'énergie ou sur la guerre en Europe de l'Est ? Pas vraiment, si l'on regarde l'évolution des prix de l'énergie".
Par ailleurs, les récentes turbulences sur les routes commerciales internationales, bien qu'elles créent des problèmes, n'ont pas encore atteint un niveau critique et, du point de vue des marchés, "tout cela est digeste".