Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Enensys Technologies (FR0013330792) arrive en Bourse. Pour les vieux briscards, ce n’est pas vraiment un petit nouveau. Le groupe, introduit en Bourse en 2006 sur le marché libre, l’avait quitté en 2009 suite à un redressement judiciaire…
A l’époque, il se destinait au marché du DVB-H (Digital Video Broadcasting – Handheld ou en français, diffusion vidéo numérique – mobile). Mais, cette technologie n’a pas rencontré le succès escompté. Ce qui a plongé Enensys Technologies dans les difficultés financières… Mais, depuis, les choses ont bien changé.
Enensys Technologies: un nouveau positionnement (qui paye)
Sorti en 2017 de son plan de continuation avec 4 ans d’avance, Enensys Technologies surfe désormais sur la puissante vague de la consommation vidéo. Exit le DVB-H. Le groupe se consacre aux logiciels et autres équipements de diffusion pour la TNT (télévision numérique terrestre). Et il y a encore beaucoup à faire sur ce marché du DTT (Digital Terrestrial Television, TNT donc)…
En effet, à l’heure actuelle, le taux de pénétration du DTT est de seulement 19% alors que les foyers européens recevant cette DTT ne sont que de 30%. Dit autrement, il y a environ 236 millions de foyers à numériser, à faire faire passer de l’analogique au numérique, d’ici à 5 ans…
D’ores-et-déjà, ce positionnement lui a permis de dégager l’an dernier un chiffre d’affaires de 21 M€ (quasi le double de 2016). Et, même sans tenir compte de l’acquisition de TeamCast consolidée sur sept mois, la croissance organique affiche un joli score de 63%, à 18 M€. Enensys Technologies est rentable, avec une marge d’exploitation de l’ordre de 13% – mais celle-ci devrait toutefois diminuer suite aux investissements prévus suite à cette levée de fonds.
Une valorisation tendue
Enensys Technologies fait donc son retour en Bourse. L’opération financière porte sur 15 M€, ce qui conduirait à une capitalisation post-money de l’ordre de 60 M€.
Si j’ai trouvé le management plutôt convaincant dans son discours, je trouve tout de même la valorisation assez tendue. Et, qui plus est, pour un groupe qui a connu par le passé bien des déboires boursiers. En effet, en pre-money (c’est-à-dire hors les 15 M€ liés à la levée de fonds), le titre se paye sur un PER 2019 de 22 et une VE/EBIT de 15… Ce n’est franchement pas donné. Et ce, même si le groupe est plutôt bien positionné sur le DTT…
Conclusion : pour moi, il y a beaucoup plus convaincant dans le secteur [et pour savoir quelle valeur Eric a en tête, retrouvez-le dans Mes Valeurs de Croissance…]