Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Houlà ! L’inflation grimpe de +0,5% au mois de janvier aux États-Unis, contre +0,4% anticipé. Sur 12 mois, elle reste inchangée à +2,1% (le consensus tablait sur +1,9%) mais hors éléments volatiles (« core rate »), l’inflation reste plutôt sage à +0,3% (et +1,8% par an). Mais à mes yeux, l’élément le plus déterminant, c’est le taux de progression des salaires horaire, corrigés de l’inflation : +0,8%.
Et là, on est très loin d’un dérapage inflationniste : mieux, ajustée de la hausse des salaires, l’inflation ressort à -0,2% au mois de janvier. Je rappelle que le narratif des 15 derniers jours repose sur la hausse plus forte que prévue des salaires au 4ème trimestre, à +2,9% en rythme annuel, laquelle pose effectivement problème en regard d’une productivité devenue négative de -0,8%.
Si on rentre encore plus dans le détail, le dérapage des prix de janvier est principalement dû à la gourmandise des assureurs qui ont augmenté les primes « auto » de +1,3%. Le pris des soins et médicaments dérape également : ce sont des sujets auxquels Donald Trump avait promis de s’attaquer.
La réaction des marchés semble dictée par le « spectaculaire » +0,5% du CPI plus que sur une analyse plus fine : le rendement des T-Bonds prend +3Pts à 2,88%, le Dow Jones perdrait 0,8% à l’ouverture (il s’apprêtait à rouvrir en hausse de +0,3%) et le CAC40 retombe de +0,8% vers -0,2%… avant de rebondir à +1,5%… un magnifique piège à baissiers !
Il est difficile de prédire un nouveau « sell off » sur la base de tels écarts.
De même, un VIX qui rebondit de +25 vers +27 ne justifie pas l’anticipation d’un -4% à Wall Street. Mais si un tel scénario survient, c’est que n’importe quel prétexte est désormais jugé bon pour réduire les « leviers » (l’exposition au risque et la taille des positions sur les actions).