- Le Dollar US, qui vient de s'apprécier de 9% en termes pondérés en fonction des échanges commerciaux, a connu sa meilleure année depuis 1997. La fin de l'assouplissement quantitatif aux États-Unis l'a clairement soutenu, mais un nouveau geste de détente de la politique monétaire à un niveau jamais vu par les banques centrales d'Europe et du Japon a aussi écrasé l'euro et le yen par rapport au billet vert. Cette divergence de politiques monétaires se poursuivra tout au long de 2015, ce qui laisse entrevoir un nouveau potentiel de hausse pour l'USD, même si nous prévoyons une appréciation moins forte que l'an dernier. Une stabilisation des prix du pétrole et la patience de la Fed pourraient brider le dollar US par ailleurs en plein essor.
- Face à la menace de la déflation avec la poursuite du cycle de désendettement qui freine la croissance et donc les prix, la Banque centrale européenne a peu d'autres choix que de se lancer dans l'assouplissement quantitatif en bonne et due forme, ayant déjà acheté des obligations sécurisées et des titres adossés à des actifs. Aux malheurs de l'euro s'ajoute la résurgence de l'incertitude politique qui émane à nouveau de la Grèce. Le rapport EURUSD est en passe de baisser à 1.15 d'ici la fin de 2015.
- Fort d'une nouvelle majorité gouvernementale après les récentes élections, le premier ministre du Japon, Shinzo Abe, pourrait aller de l'avant avec les nécessaires réformes structurelles. La politique d'argent facile continuera alors que la Banque du Japon accélère la cadence de la planche à billets, laissant le yen se déprécier par rapport à l'USD à des niveaux jamais vus depuis 2002. Nous gardons confiance dans notre prévision de 128 pour le rapport USDJPY d'ici la fin de 2015.
Nous avons révisé à la baisse nos projections de prix du brut WTI à une moyenne de $70 le baril en 2015 (comparativement à environ $90 dans notre prévision précédente). La baisse de nos projections d'inflation et de croissance qui en résulte explique pourquoi nous nous attendons maintenant à ce que la Banque du Canada reporte à 2016 toute hausse des taux d'intérêt. Nous avons par conséquent rajusté nos cibles pour le dollar canadien (par rapport à l'USD) à 1.20 d'ici la fin de 2015. Mais à court terme, le huard pourrait tenir bon à la faveur de la stabilisation des prix du pétrole.
Stéfane Marion/Krishen Rangasamy