Le phénomène de l'accord par la justice allemande à ce que Berlin soit autorisée à participer au renflouement du MES hier aura effectivement été un élément favorable sur le trading des indices boursiers et sur le marché des devises. De fait le risque est revenu sous les feux de la rampe poussé par des salles de marchés qui somme toute ont tempéré leur ardeur notamment sur le cac 40 : c'est un doji parfait s'inscrivant dans une fourchette allant de 3570 à 3520/25 qui a accueilli la décision de la Cour de Karlsruhe. Désormais les investisseurs rassurés sur le sort de la stabilité financière, pour le moment en tous les cas, de l'euroland se tournent en direction de Washington où ce soir la Réserve fédérale rendra son compte rendu de politique monétaire avec des perspectives réjouissantes a priori de mesures d'assouplissement.
C'est donc Bernanke qui prend le relais des espoirs de la communauté financière. L'édile de la Fed doit sortir de son chapeau à l'issue du FOMC des initiatives visant à relancer la machine outre-Atlantique, grippée sur la foi des récentes statistiques en l'occurrence sur le chômage. Naturellement les traders dont le défaut de gourmandise n'est plus à démontrer, espèrent que l'institution mettra en place le fameux rachat de titres par le QE3. Dans ces conditions, eu égard à ce voeu majeur, si d'aventure la planche à billets devait patienter encore un peu, quelles que soient les autres résolutions prises comme une prolongation des fed funds à 0% au-delà de fin 2014, la déception risquerait de frapper les transactions. Rappelons tout de même que l'approbation des deux précédents programmes de Quantitative Easing ont débouché sur l'impasse actuelle, nonobstant les liasses de dollars déversées dans le circuit ! Cette notion controversée d'argent distribué à vil prix ayant surtout vocation à rassurer les acteurs de la haute finance, peut-elle dès cette soirée être entérinée par l'institut d'émission alors que Wall Street toise des sommets sur ses indices ? Le verdict paraît moins évident qu'il n'y paraît.
Au réveil en Asie les traders jouent la carte de la prudence avant la soirée du FOMC. Ainsi l'ensemble des places boursières sont dans l'atonie. Kabuto Cho varie tranquillement sur le nikkei en affichant +0.3%. A Hong-Kong, les intervenants sont aussi à bayer aux corneilles et les actions s'en ressentent pour indiquer au tableau l'équilibre. Shanghai imite ses homologues de la zone en s'inspirant de légères prises de bénéfice (-0.2%). Sur le forex, les cambistes favorisent l'euro par rapport au dollar après les manoeuvres divulguées par la BCE pour contrer la spéculation sur l'obligataire. Le couple phare des devises se négocie au-delà du 1.2900$ : le billet vert est pénalisé également par l'idée de l'opération dilutive de ses intérêts par la Fed... L'or profite à plein des tensions inflationnistes encouragées par les actions des banques centrales : le métal jaune ne lâche pas les 1730$ l'once sur le spot.
Techniquement le cac40 se situe dans une frange sur l'échiquier graphique à même de hâcher les oscillations. A quelques encablures de son acmé 2012, le palais Brongniart teste depuis 48 heures sur le day trading des niveaux de cours remontant à mars dernier mais les actions françaises au contact du plafond ne daignent guère faire preuve de volontarisme. Finalement des ombres effilées au nord s'ingénient à de prime abord nous laisser supposer que le courant vert est timide, trop éventuellement pour catapulter réellement la bourse en direct sur les 3600 points derechef. En pareille compagnie, nous reprendrons volontiers la bande de terrain occupée la veille par l'intraday du cac40. La tête doji aux 3545 environ s'érige en juge-arbitre. Sur l'agenda macro-économique, le rapport mensuel de la BCE et sur l'autre rive de l'océan l'indice des prix à la production accompagné des allocations hebdomadaires au chômage sont prévus.
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