Il faut bien trouver quelques traits d'esprit afin de mettre un peu d'allégresse dans ce marasme des échanges sur la bourse de Paris. De fait, si hier nous titrions que le cac40 était grimpé au-delà des 3500 "par défaut", nous pouvons également retourner le compliment à cette baisse de 1.4% subie mercredi par le palais Brongniart... Reconnaissons volontiers effectivement que les traders naviguent à vue et même presque à l'aveugle tant les informations sont creuses pour insuffler une impulsion digne d'intérêt en cette période estivale où les carnets d'ordres sont désertés. En définitive, la communauté financière fait le gros dos en attendant la rentrée de septembre ; il convient donc d'expédier les affaires courantes sur l'indice majeur des actions tricolores avant d'attaquer les grandes manoeuvres du discours de Jackon Hole puis des réunions de politique monétaire de la BCE et de la Fed.
Mais déjà hier soir lors de la lecture des minutes du dernier FOMC à Washington, les investisseurs à Wall Street ont fait frissonner les principaux indicateurs de la grande place américaine : Bernanke serait -enfin ?- prêt à intervenir pour soutenir l'économie us ! Quelle nouvelle... Depuis le temps que les opérateurs de bourse en direct se préparent au phénomène, gageons que c'est une sorte de délivrance qui est venue titiller les transactions financières. A priori l'édile de la réserve fédérale devrait agir assez rapidement croit-on savoir de source bien informée. Ainsi New York s'est-elle redressée à la marge sur le communiqué de l'institution tandis que le dollar sur le forex lâchait du mou contre ses vis-à-vis monétaires, en l'occurrence contre l'euro à plus de 1.25$. L'opération si elle était avérée par l'institut d'émission serait dilutive à l'égard de l'USD, ndlr.
L'autre coup de projecteur se situe du côté d'Athènes. Les tractations entre le gouvernement Samaras et les bailleurs de fonds ont débuté afin de statuer sur la demande hellène de bénéficier de deux ans supplémentaires histoire de réduire les déficits en "douceur" par rapport au plan originel. A la lueur des diverses interventions qui ont suinté la veille, force est de reconnaître que rien ne sera décidé cette semaine, dixit Merkel. La chancelière qui reçoit Hollande à Berlin et demain Samaras avant que ce dernier n'aille rendre visite au chef de l'état français samedi, ne daigne guère transiger au préalable et estime que la Grèce a eu trop de "cadeaux" pour derechef lui faire de nouvelles concessions. Il appert cependant que ce serait la troïka qui pourrait avoir le mot ultime sur la question du délai accordé en plus ou pas avec le résultat de ses tournées d'inspection in fine.
Dans ces conditions, il est possible que la bourse de Paris veuille finir la semaine en roue libre en vue de patienter en évitant les variations outrancières sur le planisphère graphique. Au réveil en Asie les traders de bourse se focalisent à leur tour sur une rescousse de dollars imprimés aux Etats-Unis puisque malgré un indicateur chinois manufacturier en berne une fois encore avec une économie qui se contracte sous 50 selon le baromètre HSBC (47.8 vs 49.3 le mois précédent), les indices sont plutôt bien lunés : le nikkei gagne 0.7%, Hong-Kong marque +1% au compteur alors que Shanghai baigne dans le vert à +0.3%. Certes, ce jeudi il faudra traverser des statistiques notamment chez les 17 avec justement le PMI manufacturier et des services et outre-Atlantique avec les allocations hedomadaires au chômage ainsi que des ventes de logements neufs. C'est pourquoi un peu de nervosité est à même de se manifester sur le cac 40. Toutefois, nous estimons que la fourchette intraday s'inscrira en excès aux 3500 sur le haut. Au sud, un retour sur les bas de mercredi voire aux 3450 est à l'étude avant le coup.
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