Les nouvelles de la Maison Blanche ont fait chuter les prix du pétrole mercredi matin, après la flambée des prix de cette matière première en début de semaine. L'administration Biden a publié une déclaration appelant l'OPEP+ à augmenter la production de pétrole pour lutter contre la hausse des prix de l'essence aux États-Unis.
Selon les médias, l'administration Biden a déclaré à l'Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et à d'autres membres de l'OPEP+ que l'accord actuel de l'OPEP+ n'était " tout simplement pas suffisant ", même s'il prévoit l'ajout de 400 000 barils par jour aux chiffres de production de l'OPEP+ sur une base mensuelle entre août et décembre.
Le document de la Maison Blanche indique également que les prix élevés de l'essence menacent la reprise économique mondiale.
Le prix de l'essence aux États-Unis a augmenté d'environ 1 dollar par gallon d'une année sur l'autre, mais l'OPEP+ n'est pas la seule responsable de la hausse des prix. En fait, les prix du pétrole ont baissé depuis l'accord de juillet de l'OPEP+ visant à augmenter la production.
Les autres facteurs qui ont contribué à la récente hausse des prix sont les suivants :
- L'inflation ;
- Une baisse de la production de pétrole aux États-Unis ;
- Les goulets d'étranglement de l'approvisionnement en essence ;
- La hausse de la demande d'essence ; et
- L'augmentation du coût de l'éthénol, un additif pour l'essence qui est fabriqué à partir de maïs aux États-Unis.
Les prix du pétrole ont chuté en réponse à la demande de M. Biden, même si rien n'indique que l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis ou d'autres membres de l'OPEP+ soient disposés à augmenter la production au-delà de leur plan actuel. En fait, les prix du pétrole ont chuté ce mois-ci, atteignant même leur plus bas niveau sur trois semaines lundi, en raison des inquiétudes liées au ralentissement de la demande en Asie, notamment en Chine.
Le marché craint que l'apparition de la variante Delta du coronavirus ne freine la demande mondiale. Après que les pays de l'OPEP+ ont eu du mal à finaliser leur accord de juillet, il est peu probable qu'ils veuillent le modifier simplement parce que l'administration Biden s'inquiète du coût de l'essence.
Bien que l'OPEP+ n'ait pas formellement répondu, deux délégués de l'OPEP+ ont déclaré à l'Argus que :
"Le marché, en l'état, ne sera probablement pas en mesure de s'accommoder d'un rythme de croissance de la production plus accéléré que celui actuellement prévu."
Les prix de l'essence sont également susceptibles de baisser à l'automne, car les niveaux de consommation d'essence diminuent après les sommets de l'été. De plus, les raffineries commenceront à effectuer leur entretien saisonnier et beaucoup, en dehors de la Californie, passeront à la production de l'essence d'hiver, moins chère.
Les prix du pétrole se sont redressés après leur chute initiale mercredi en milieu de journée, mais la question demeure de savoir si l'administration Biden a l'intention d'exercer une pression sérieuse sur l'OPEP+ pour qu'elle augmente sa production, ou s'il s'agit d'un geste politique destiné à montrer que la Maison Blanche essaie de faire quelque chose pour lutter contre la hausse du coût de la vie à laquelle sont confrontés les Américains.
Toutefois, certains éléments indiquent que l'équipe Biden n'est pas très sérieuse dans sa volonté de faire pression sur l'OPEP+.
- La Maison Blanche a déclaré qu'elle n'avait pas demandé aux producteurs américains d'augmenter leur production. Il est donc clair qu'elle ne considère pas les chiffres de l'offre comme un problème sérieux.
- Contrairement à son prédécesseur, la politique étrangère de l'équipe Biden n'a pas indiqué une volonté de faire pression sur les pays sur des questions apparemment mineures comme celle-ci.
- Cette annonce est venue du bureau du conseiller à la sécurité nationale, ce qui n'indique pas une grande importance.
Surveillance des ouragans : Nous sommes au milieu de la saison des ouragans. Les traders devraient garder un œil sur une tempête atlantique nommée Fred. Pour l'instant, il semble peu probable qu'elle cause des problèmes pour la production offshore dans le Golfe du Mexique, pour le transport du pétrole ou pour le raffinage. Toutefois, les tempêtes tropicales sont imprévisibles et la tempête devrait se déplacer dans le golfe du Mexique la semaine prochaine.