Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Tout comme Janet Yellen déclarant au beau milieu de l’été 2017 “nous ne connaîtrons pas de nouvelle crise financière de notre vivant”, James Bullard, le patron de la FED de Saint-Louis, l’homme qui se désole que les taux ne baissent jamais assez vite et sont toujours trop haut, semble avoir craqué samedi en déclarant que selon les estimations de son équipe de recherche, le chômage pourrait atteindre 30% en milieu de second trimestre et le PIB chuter de -50%.
Les -25% de PIB réduits par Goldman Sachs (NYSE:GS) ou les -30% de Morgan Stanley (NYSE:MS), ça fait du coup relativement “petit joueur”.
Mais plus c’est gros, plus ça passe dans le climat actuel, et même si cela peut passer pour une énormité, il se pourrait bien que Mr Bullard ait forcé le trait et se soit montré anxiogène pour impressionner les membres du Congrès et donner un bon coup de main à son meilleur ami de Washington (qui a oublié de le nommer à la tête de la FED en choisissant James Powell par erreur sous la pression du “deep state”).
En effet, Donald Trump a tenté de faire adopter un package de relance de 4 000 Mds$ par le Congrès et ce projet de Loi n’est pas passé ce dimanche suite à un vote de 47/47 : les démocrates ont trouvé qu’une fois de plus, les mesures proposées distribuaient trop généreusement l’argent à Wall Street et pas assez à “mainstreet”.
Et il est vrai qu’un scénario de rebond de l’activité passe essentiellement par le soutien du pouvoir d’achat des ménages, des petites entreprises et des indépendants… car sans le pilier de la consommation, James Bullard aura peut-être raison, le PIB américain pourrait effectivement afficher -50%.