Soutenues par le rebond du baril, les obligations Petrõleos de Venezuela (PVDSA) se sont quelque peu reprises sur le marché secondaire, clôturant 2016 non loin de leur plus haut annuel.
A titre d’exemple, l’obligation remboursable dans cinq ans a repris une vingtaine de points pour terminer l’année aux alentours des 65% du nominal, après avoir connu un plus bas historique de 33% en février. L'emprunt remboursable en 2027 a repris, lui, une quinzaine de points à 40%.
Pour autant, l'heure n'est pas à l’euphorie car les rendements affichés restent bien supérieurs à 20%.
En d’autres termes, les investisseurs exigent toujours une prime de risque astronomique pour se positionner sur les emprunts de l’entreprise, fragilisée par la chute du baril et par la situation économique catastrophique du Venezuela.
Craintes d'un défaut
Le spectre d’un défaut pur et simple plane d’ailleurs depuis un certain temps, le marché doutant de la capacité du géant pétrolier à honorer ses échéances financières.
De fait, pour gagner du temps, Petrõleos de Venezuela a demandé en octobre à ses créanciers de repousser le remboursement de ses obligations arrivant à maturité en 2017. Elle offrait en contrepartie, des nouveaux titres servant un coupon de 8,50% et arrivant à échéance 2020.
Pour motiver les investisseurs, la nouvelle dette émise bénéficiait d’un bonus, sous la forme d’une garantie spécifique représentée par 50,1% des actions de Citgo Holding, la filiale américaine à travers laquelle le groupe pétrolier emprunte sur le marché US.
Au final, les obligataires avaient apporté un total de 2,8 milliards à l’offre, soit 39% de l’encours cumulé des deux lignes. Un résultat en deçà des 5,3 milliards visés par PDVSA à l’entame des opérations.
Jusqu’à nouvel ordre, PDVSA n’a donc pas fait défaut sur sa dette. Un scénario exclu selon certains analystes comme la Saxo Banque, selon laquelle les autorités gouvernementales ne devraient pas laisser PDVSA faire défaut.
'Les hommes politiques au pouvoir ont compris que la compagnie pétrolière restera le bras armé de la reconstruction économique du pays’, expliquait dans ce sens Christopher Dembik, économiste auprès de la banque d’investissement danoise.